520.400. C'est le nombre de décès prématurés - avant l'âge de 65 ans - dus à la pollution de l'air en 2014, selon le rapport 2017 sur la qualité de l'air publié mercredi par l'Agence européenne de l'environnement (AEE), relate Le Monde. Sur le nombre total, 487.600 décès ont eu lieu au sein de l'Union européenne.
Particules fines, première cause de mortalité. Si l'on s’intéresse aux polluants en cause, ce sont les particules fines qui sont les plus "meurtrières". On dénombre 428.000 victimes en Europe. Suivent le dioxyde d'azote (en cause dans les Dieselgate) et l'ozone. Du côté des Etats, le plus touché est l'Allemagne avec 81.160 décès (également l'Etat le plus peuplé), suivis de l'Italie et du Royaume-Uni. La France se classe 5e et dénombre 48.690 morts. Par rapport à sa population, c'est la Pologne qui est proportionnellement le pays le plus impacté avec 48.690 décès. Pour obtenir ces chiffres, l'AEE a comparé des données graphiques et épidémiologiques avec des mesures de concentration de polluants.
Du changement, mais trop lentement. Seule bonne nouvelle dans ces constats alarmants : le nombre de décès en Europe est en baisse en comparaison avec le rapport de 2016 qui faisait état de 550.000 victimes. Dans son bilan l'AEE s'avère prudente mais note toutefois "que la qualité de l'air s'améliore lentement en Europe". Trop lentement cependant pour respecter les normes en vigueur, ce qui vaut à plusieurs Etats d'être poursuivis devant la Cour de Justice de l'Union. Mais pour l'heure, seule une procédure à l'encontre de la Bulgarie a abouti. Pour les experts cités par le quotidien national, "les condamnations pour pollution permettent de punir des Etats pour d’autres raisons plus politiques et de régler des comptes avec des petits pays". L'expert pense ainsi que la Pologne, en situation politique délicate face à l'UE, pourrait être mise en cause.
Injonction du Conseil d'Etat. En France, des dépassements des limites imposées sont régulièrement enregistrés. Le 18 juillet dernier, le Conseil d'Etat avait ordonné au Premier ministre de transmettre à la Commission européenne au plus tard le 31 mars 2018 un plan permettant de ramener les concentrations de polluants en-deçà des limites européennes.