Alors que l'Union européenne s'écharpe sur la question migratoire, Emmanuel Macron rencontre mardi le pape François. Au cours de l’audience, prévue en milieu de matinée, ce sont deux conceptions différentes de l'immigration que chacun des deux interlocuteurs va porter.
Deux visions. Le pape a fait de l’accueil des migrants le grand combat de son pontificat. Et alors que le successeur de Saint-Pierre prône un accueil inconditionnel, le président français, lui, fixe des limites très strictes : seuls les réfugiés doivent être accueillis en France. Le pape François, de son côté, ne fait pas de distinction entre migrant économique et réfugié.
Un enjeu humain pour le pape. Dans une interview donnée mercredi à Reuters, le souverain pontife va encore plus loin en estimant que l’Europe, sans immigration, pourrait être menacée par un "hiver démographique". "Ce que le pape François essaye de dire, c'est que l'Europe peut perdre lourdement si elle ne sait pas reconnaître, dans ces migrants qui arrivent, cette part que nous avons de commun avec eux, et qui est notre humanité", a commenté sur Europe 1 le père Laurent Stalla-Bourdillon, curé de Sainte-Clotilde à Paris et aumônier des parlementaires.
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La réponse politique du président. L'Elysée tente de nuancer : le pape défend une vision morale, et non pas politique, argue-t-on du côté de la présidence. Mais les positions sont en réalité très éloignées. Durant l’audience, le président aura à cœur de présenter son approche transversale, qui va de l’aide au développement dans les pays d'origine jusqu’à la lutte contre les passeurs en mer Méditerranée, en passant par la mise en place de centres dans les pays de transit. Tout l'enjeu sera d'accorder leur voix sur une solution à promouvoir à l’échelle européenne.