La mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), sur place en Syrie pour enquêter sur l'attaque chimique présumée perpétrée à Douma le 7 avril, n'a pas eu accès au site, selon le directeur de l'OIAC. "L'équipe n'a pas encore été déployée à Douma", a déclaré Ahmet Uzumcu lors d'une réunion d'urgence des Etats membres du Conseil exécutif de l'organisation, à son siège à La Haye lundi, ajoutant que la Syrie et la Russie avaient invoqué des "problèmes de sécurité".
L'accès non "autorisé" selon Londres. "L'OIAC est arrivée samedi à Damas. La Russie et la Syrie n'ont pas encore autorisé l'accès à Douma", avait affirmé plus tôt l'ambassade britannique à La Haye dans un tweet. L'OIAC a été officiellement invitée à Douma par les autorités de Damas, pour enquêter sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques lors de cette attaque qui a fait des dizaines de morts - mais pas pour en identifier les auteurs.
#OPCW Director Gen briefs Exec Council on his Fact Finding Mission’s deployment to to investigate #Douma chem weapon attack. OPCW arrived in Damascus on Saturday. Russia & Syria have not yet allowed access to Douma. Unfettered access essential. Russia & Syria must cooperate.
— UK Delegation OPCW (@UK_OPCW) 16 avril 2018
Moscou, grand allié du régime syrien, s'était engagé à "ne pas s'ingérer" dans le travail de la mission de l'OIAC. "Nous laisserons l'équipe (de l'OIAC) faire son travail de manière professionnelle, objective, impartiale et loin de toute pression. Les résultats de l'enquête infirmeront les allégations mensongères" contre Damas, avait également promis le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, alors que Damas nie toute responsabilité dans le drame de Douma.
La Russie soupçonnée d'avoir "manipulé" le site. "Les Russes pourraient avoir visité le site de l'attaque. Nous craignons qu'ils ne l'aient altéré dans l'intention de contrecarrer les efforts de la mission de l'OIAC pour mener une enquête efficace", a suspecté pour sa part l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'OIAC Ken Ward, insinuant que Moscou aurait "falsifié" des preuves sur place. De son côté, le Kremlin a qualifié de "sans fondement" les accusations selon lesquelles la Russie aurait entravé l'accès de la mission de l'OIAC.
Mise à jour - L'accès prévu mercredi. Les enquêteurs de l'OIAC arriveront finalement mercredi pour enquêter sur l'attaque au gaz présumée, selon l'ambassade russe auprès de l'OIAC. "Mercredi, nous prévoyons l'arrivée des experts de l'OIAC", a déclaré un haut responsable russe lors d'une conférence de presse à l'ambassade de Russie à La Haye, expliquant que les routes menant à Douma devaient encore être débarrassées des mines.