La médecine ouvre lundi une saison Nobel 2018 privée de son prix de littérature après son retentissant report, pour la première fois depuis près de 70 ans, par une Académie suédoise en lambeaux. Après la médecine, annoncée à 11h30 à Stockholm, suivront la physique mardi, la chimie mercredi et l'économie lundi 8 octobre. Entre temps à Oslo, le 5, sera dévoilé le lauréat du Nobel de la paix. Chaque prix est doté de 9 millions de couronnes (871.000 euros).
Le Nobel de la paix, un prix ouvert. Pour le prix Nobel de la paix, l'Institut Nobel a reçu cette année 329 candidatures valides, y compris celles avancées par les cinq membres du comité attribuant le prix, eux aussi autorisés à proposer des noms. Celui du président américain Donald Trump a été évoqué pour ses efforts en faveur de la réconciliation sur la péninsule coréenne et sa main tendue au dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.
Mais de l'avis de Dan Smith, directeur de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), récompenser le locataire de la Maison-Blanche serait "inopportun" après son retrait d'accords multilatéraux sur le climat et l'Iran notamment. Le président sud-coréen Moon Jae-in a également été cité. "Prématuré", poursuit Dan Smith qui rappelle les désillusions après l'attribution du prix de la paix à son prédécesseur Kim Dae-jung en 2000.
Parmi les autres noms avancés figurent le célèbre chirurgien congolais, le Dr Denis Mukwege, et la Yazidie Nadia Murad, qui combattent tous deux les violences sexuelles. Deux agences des Nations unies, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), sont également nommés parmi les favoris, de même que le blogueur saoudien Raif Badawi et des associations de défense des médias et des droits de l'Homme en Russie.
Une Française pour le Nobel de médecine ? Comme chaque année depuis 1901, les spéculations font rage pour départager les prix scientifiques dont le palmarès fait la part belle aux savants américains. Selon la radio publique suédoise SR, le prix de médecine décerné par l'institut Karolinska pourrait aller à deux femmes, la Française Emmanuelle Charpentier et l'Américaine Jennifer Doudna, ayant mis au point un outil révolutionnaire de modification du génome, au nom barbare de "CRISPR-Cas9". D'autres innovations sont citées pour le prix de médecine, dont l'implant cochléaire qui se substitue à l'oreille interne déficiente, et le séquençage du génome qui ne cesse de se perfectionner.
Un éternel favori de 96 ans pour le Nobel de chimie ? Pour le prix de physique, SR avance que l'Académie royale des sciences pourrait par exemple récompenser des travaux sur les boîtes quantiques, des nanostructures de semiconducteurs utilisés dans l'informatique, la composition de cellules photovoltaïques ou encore l'imagerie médicale. Pour le prix de chimie, un éternel favori de 96 ans, John Goodenough, pourrait enfin se voir récompensé pour l'invention des batteries lithium-ion présente dans les smartphones, les ordinateurs et les véhicules électriques.