La région de Kiev est libérée des troupes russes, des alertes aériennes de nuit et des bombardements quotidiens qui ont cessé. Depuis deux ou trois semaines, le vent de la guerre a tourné autour de la capitale ukrainienne et les habitants reviennent. Les clients font leur retour dans les magasins et les restaurants, qui ne sont pas encore tous ouverts. La circulation refait timidement son apparition. La vie reprend malgré la guerre qui continue dans le pays.
"La vie revient lentement mais elle revient"
Sur la rive ouest du Dniepr, Romain, gérant d'un bar, vient de relancer son activité. "Le premier jour, il y avait peut-être dix clients. Hier, ils étaient cinquante. Il y a plus de monde" déclare Romain au micro d'Europe 1. Dans le nord-ouest de la ville, un magasin de vêtements de sport est ouvert depuis cinq jours.
"La vie revient doucement. Avant la guerre, on avait un passage de cinq cents personnes par jour dans le magasin. Là, c'est une centaine, mais les gens achètent. La vie revient lentement, mais elle revient" estime un passant.
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Les vélos en libre-service sont revenus sur les trottoirs. L'anarchie totale d'une circulation sans règles devient dangereuse avec le retour en grand nombre des véhicules. "Chaque jour, il y a plus de monde. Cela se voit au parking. Quand on est revenu, il y avait trois voitures en bas de l'immeuble et là, il y en a plus" explique une femme.
"Loin de la ville, j'avais plus de mal"
Dans la rive est de Kiev, Liena est revenue, il y a plus de trois semaines avec son mari et ses trois filles. Elle est plus rassurée en étant à Kiev. "La situation est sous contrôle. Ici, les enfants jouent et les magasins sont ouverts. Les combats sont loin. Loin de la ville, j'avais plus de mal car je ne voyais que les images terribles que l'on montre. Et puis, il y a le travail aussi. C'est aussi pour ça que je suis revenue" détaille-t-elle.
À la sortie ouest de Kiev, à Ticino, Vitali et Evguenia sont de retour également avec leurs deux fils. Pour eux, c'est l'exil intérieur qui devenait insupportable. "Au début, tu squattes chez une personne quelques jours, puis cela devient deux semaines avec les enfants. On a compris que cela ne pouvait pas continuer et on est simplement revenu quelques jours à la maison" explique Evgenia.
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Ils décident finalement d'y rester. À Kiev, les passants déambulent à nouveau en nombre dans les parcs. De rares alertes antiaériennes retentissent encore, mais chaque jour, de nouveaux magasins ouvrent dans un décor de check-point et d'hommes en armes qui semblent presque de trop.