Il y a de fortes chances pour que la température moyenne de la planète augmente de plus de deux degrés d'ici la fin du siècle, franchissant un seuil que l'Accord de Paris a fixé comme limite, ont déclaré lundi des scientifiques. A en croire une étude que publie la revue Nature Climate Change, il y a 90% de chance que les températures augmentent de deux à 4,9° Celsius d'ici 2100.
Les chercheurs de l'Université de Washington ont conclu qu'il n'y avait à l'inverse que 5% de chances que le réchauffement se limite à 2% ou soit inférieur, et soit ainsi dans les cordes de l'Accord de Paris conclu en 2015.
Des conséquences dramatiques. Avoir une température moyenne supérieure au plafond fixé par l'Accord de Paris aurait des conséquences dramatiques pour les populations, estime Adrian Raftery, auteur principal de l'étude et professeur à l'Université de Washington.
"Notre analyse montre que l'objectif de deux degrés n'est atteint que dans le scénario idéal. Il peut être atteint, mais seulement par des efforts importants et soutenus sur tous les fronts au cours des 80 ans à venir", ajoute-t-il.
La France citée en exemple. Les émissions de gaz à effet de serre (GES), dégagés pour l'essentiel par les combustibles fossiles, totalisent 54 milliards de tonnes par an et devraient être ramenés à 42 milliards de tonnes d'ici 2030 pour que l'on puisse encore rester sous la barre des 2° C.
"Nous devons tirer des leçons de ce que font les pays à intensité carbone particulièrement faible, comme la France, dont les infrastructures de transports ont un très bon bilan carbone", a estimé Raftery dans une interview à la Fondation Thomson Reuters.