"Je ne veux pas que dans les ministères les gens jouent" à Pokémon Go, a déclaré le chef de la junte, le général Prayut Chan-O-Cha, devant la presse mardi. L'application de réalité augmentée, qui permet de chasser des personnages de Pokémon en se déplaçant dans le monde réel, sera donc désormais interdite au sein des casernes et ministères. "A partir de maintenant, le jeu est interdit au sein des unités militaires et des agences gouvernementales en charge de la sécurité", a ainsi annoncé, au côté du général, le vice-Premier ministre Prawit Wongsuwan.
La junte inquiète face à la folie Pokémon Go. Au-delà des fonctionnaires du gouvernement et des militaires, le général Prayut s'est dit inquiet pour la population, alors que l'engouement pour le jeu fait la Une des journaux thaïlandais depuis plusieurs jours. "Je suis aussi inquiet pour la sécurité des joueurs, qui pourraient être l'objet de vols ou de viols. Alors, s'il vous plaît, jouez dans les lieux publics", a-t-il ajouté, sans toutefois préciser comment les joueurs pourraient se retrouver victimes de viol.
Le porte-parole du gouvernement, Sansern Kaewkumnerd, a quant à lui mis en avant la dangerosité des trottoirs de Thaïlande, mal entretenus et souvent encombrés de marchands ambulants, dans un pays où les habitants marchent le moins possible, empruntant moto-taxis ou "tuk-tuks" en raison de la chaleur tropicale. "La culture de la marche en Thaïlande n'est pas la même qu'au Japon", où a été créé le jeu, a souligné Sansern Kaewkumnerd. S'il "ne veut pas pour autant interdire le jeu" au grand public, le général Prayut Chan-O-Cha a appelé les joueurs à connaître "leurs limites... et à utiliser leur temps intelligemment".