La Turquie est confrontée à "l'une des plus grandes vagues de terrorisme de son histoire", a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a promis de sévir contre les rebelles kurdes et le groupe Etat islamique après les dernières attaques.
Erdogan veut mener la bataille. "Nous allons frapper ces organisations terroristes de la manière la plus forte", a lancé Erdogan lors d'un discours public à Istanbul, appelant les Turcs à se "mobiliser". "Face aux nouvelles stratégies des terroristes, nous développons de nouveaux modes de combat et nous vaincrons rapidement", a-t-il assuré. "Nous ne combattons pas la démocratie mais le terrorisme, nous ne combattons pas les droits de l'Homme mais les terroristes", a poursuivi l'homme fort de Turquie en réponse aux critiques qui s'inquiètent de sa dérive autoritaire.
Deux attentats en une semaine. La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédites d'attaques attribuées aux djihadistes ou liée à la reprise du conflit kurde. La dernière, un attentat suicide attribué par les autorités turques à Daech, est survenue samedi sur la très touristique et commerçante rue d'Istiklal, dans le cœur d'Istanbul, tuant quatre touristes étrangers et blessant une trentaine de personnes. L'attentat d'Istiklal est intervenue six jours seulement après un attentat à la voiture piégée dans le centre d'Ankara qui a tué 35 personnes et a été revendiqué par un groupe radical kurde proche des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
L'inaction de l'Union européenne. Le chef de l'Etat turc a une nouvelle fois mis en doute lundi la "sincérité" de l'Union européenne dans le combat contre le PKK. "Juste derrière le bâtiment où on a signé l'accord (turco-européen du 19 mars sur les migrants à Bruxelles), l'organisation terroriste (le PKK) dresse une tente et hisse ses torchons", a-t-il fulminé. "Comment se fait-il que l'UE, qui considère cette organisation comme terroriste peut tolérer une telle situation. Où est la sincérité, l'honnêteté (...) C'est une hypocrisie", a martelé Erdogan. La Turquie a convoqué dimanche l'ambassadeur de Belgique à Ankara pour protester contre l'installation, près du siège de la Commission européenne, d'une tente par des sympathisants du PKK.