L'Allemagne ne va plus permettre le rapprochement familial pour les Syriens réfugiés dans le pays et va limiter leur droit de séjour, a indiqué vendredi le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, après des informations en ce sens du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).
"Limité dans le temps et sans regroupement familial". "Dans de telles situations, d'autres Etats n'assurent qu'un séjour d'une durée limitée", a souligné le ministre sur la radio publique Deutschlandradio. "Et c'est ce que nous allons aussi faire à l'avenir avec les Syriens, nous allons leur dire : vous bénéficiez d'une protection, mais celle qu'on appelle 'la proctection subsidiaire', c'est-à-dire limitée dans le temps et sans regroupement familial", a-t-il ajouté. Le ministre conservateur, proche d'Angela Merkel, n'a toutefois pas spécifié quand cette décision entrerait en vigueur.
Comment a été prise cette décision ? Or selon le ministère de l'Intérieur cité par la FAZ à paraître samedi, "l'Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) a été informé de n'accorder aux réfugiés de guerre de Syrie à partir de maintenant qu'une protection subsidiaire". Le ministère était injoignable vendredi soir pour commenter ces informations qui pourraient avoir pour objectif de rendre les conditions d'asile en Allemagne moins attractives. Selon la FAZ, cette décision a été prise lors des négociations de la coalition au pouvoir jeudi sous l'égide de la chancelière allemande Angela Merkel, très critiquée notamment par ses alliés conservateurs bavarois, pour sa politique de la porte ouverte aux réfugiés.
"La protection subsidiaire" qui, selon le journal, leur sera à l'avenir accordée, est un cran en dessous du statut de réfugiés qui permet d'obtenir une autorisation de séjour pour trois ans et de faire venir leur famille. Il ne donne pas le droit au rapprochement familial et limite le premier droit de séjour à un an. Selon la FAZ, des 55.600 demandes de Syriens traitées en août, 38.650 se sont soldées par un statut de réfugié et seulement 53 par une protection subsidiaire.