L'ambassadeur de France en Italie, Christian Masset, rappelé pour consultations à Paris, sera de retour à Rome "très prochainement", indique le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, dans un entretien jeudi avec le Corriere della Sera.
Visite de Di Maio a des "gilets jaunes" : "la limite a été franchie". "Aujourd'hui, je peux vous dire que le retour de notre ambassadeur se fera très prochainement", déclare le chef de la diplomatie française, une semaine après le rappel de l'ambassadeur décidé en signe de protestation après une série de déclarations jugées "outrancières" de responsables italiens.
Dans cet entretien, le ministre vise particulièrement le comportement du vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, qui s'est rendu en France le 5 février pour y rencontrer des "gilets jaunes", un mouvement de protestation sociale émaillé de violences. Avec cette visite, "la limite a été franchie", juge-t-il ainsi. Cette initiative "a été l'épisode de trop" parce que Luigi Di Maio "a rencontré quelqu'un qui appelait à une insurrection et à une intervention de l'armée", explique le ministre français.
Pour Le Drian, la coopération bilatérale reste solide. Luigi Di Maio avait ensuite assuré qu'il avait rencontré ces représentants des gilets jaunes en qualité de chef du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) et non de vice-Premier ministre. Mais pour Jean-Yves Le Drian, "il s'agit d'une rencontre publique entre une personne qui demande l'insurrection armée et un membre du gouvernement italien, sans respecter les usages élémentaires entre partenaires européens".
Pour autant, assure le ministre, la coopération bilatérale reste solide et de citer celle qui existe à la frontière entre les deux pays sur les questions migratoires ou encore les demandes d'extradition de ressortissants italiens réfugiés en France mais condamnés en Italie pour des actes terroristes.
Jean-Yves Le Drian appelle également Rome à trancher "rapidement" dans le délicat dossier du lien ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin, qui divise profondément le gouvernement italien. La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini est très favorable à ce projet cher à sa base de petits entrepreneurs, tandis que le M5S de Luigi Di Maio, y est farouchement opposé, y voyant un gaspillage d'argent public.