Un migrant de 19 ans souffrant de fortes douleurs et son petit frère qui voyageait avec lui ont été évacués dans la nuit du Sea-Watch, mais 40 autres migrants restaient encore bloqués à bord devant l'île italienne de Lampedusa, a annoncé l'ONG.
Mercredi, la jeune capitaine du navire de l'ONG allemande battant pavillon néerlandais, Carola Rackete, avait forcé le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, le chef de la Ligue (extrême droite). Mais la police a obligé le navire à s'arrêter à un mille nautique du port. Matteo Salvini refuse que les migrants débarquent avant d'avoir l'assurance qu'ils seront immédiatement transférés aux Pays-Bas, en Allemagne ou dans d'autres pays européens.
Matteo Salvini réclame pour sa part l'arrestation de l'équipage
Jeudi, la Commission européenne a annoncé que plusieurs pays s'étaient dit prêts à participer à une telle répartition mais qu'il fallait d'abord que les migrants débarquent. Selon les médias italiens, le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, s'est longuement entretenu avec son homologue néerlandais, Mark Rutte, vendredi en marge du sommet du G20 à Osaka. Cinq députés de gauche ont passé la nuit sur le pont en signe de solidarité. "Nous resterons à bord jusqu'à ce que tous les migrants soient à terre", a annoncé Graziano Delrio, qui a été le ministre de tutelle des garde-côtes italiens de 2015 à 2018.
Matteo Salvini réclame pour sa part l'arrestation de l'équipage pour aide à l'immigration clandestine et le placement sous séquestre du navire. Alors que le site internet de Sea-Watch a sauté mercredi devant "un afflux inédit de dons", une cagnotte lancée sur Facebook par un militant italien pour payer les frais de justice de l'ONG a récolté plus de 240.000 euros en moins de deux jours. Et malgré la fermeté affichée par Matteo Salvini, les arrivées ne cessent pas, même si elles sont sans commune mesure avec les flux de 2014-2017 : selon les statistiques du ministère italien de l'Intérieur, près de 500 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, dont la moitié à Lampedusa, pendant les 16 jours où les migrants sont restés bloqués sur le Sea-Watch.
Selon les médias italiens, 16 migrants sont entrés vers 7 heures dans le petit port de l'île, à bord d'une barque escortée par une vedette de la police.