La situation est inflammable et le dossier est hautement complexe. La semaine dernière, plus de 8.000 migrants ont débarqué sur l'île italienne de Lampedusa à bord de 199 bateaux, selon les chiffres de l'agence des Nations unies pour les migrations. Une arrivée massive qui a très vite mis sous tension les capacités d'accueil de l'île.
Ce lundi, Gérald Darmanin se rend à Rome pour discuter avec son homologue, Matteo Piantedosi. Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur a assuré sur Europe 1 et CNews que Paris ne s'apprêtait pas à accueillir une partie de ces migrants, même si la coopération européenne sera sans doute au cœur des échanges.
Plusieurs pistes sur la table
Il faut dire que cette dernière est parfois grippée. Au moment d'empêcher le départ des embarcations depuis les côtes libyennes, cette coopération manque de fluidité et peut même s'avérer très mauvaise, glisse à Europe 1 une source diplomatique. À titre d'exemple, la Tunisie n'informe quasiment jamais la France des vagues de départ qui ont lieu depuis ses côtes. Les patrouilles maritimes, au large de Sfax, laissent trop régulièrement passer ces embarcations. Selon des estimations sécuritaires, environ un bateau sur trois passe entre les mailles du filet.
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Ce sujet épineux occupera une place de choix dans les discussions qui auront lieu ce lundi soir dans la capitale transalpine. Aider l'Italie, et par extension l'Europe, à protéger sa frontière extérieure, constitue l'enjeu numéro 1 de ce déplacement ministériel. Certaines sources évoquent une nouvelle mouture de l'opération Sofia, un dispositif militaire, lancé en 2015, pour mettre fin aux traversées en Méditerranée centrale. La multiplication de zones internationales en Italie, en Espagne et en Grèce fait également partie des pistes envisagées. Cela permettrait de pouvoir immédiatement refuser aux migrants l'entrée sur le territoire européen et faciliter leur renvoi vers leur pays d'origine.