Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 248e jour de l'invasion russe

L'armée russe a imputé samedi à l'Ukraine et à la Grande-Bretagne l'attaque massive de drones ayant visé sa flotte de la mer Noire en Crimée.
L'armée russe a imputé samedi à l'Ukraine et à la Grande-Bretagne l'attaque massive de drones ayant visé sa flotte de la mer Noire en Crimée. © AFP
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avec AFP , modifié à
Au 248e jour de la guerre en Ukraine, le conflit se poursuit avec la Russie. Ce samedi, l'armée russe a imputé à l'Ukraine et à la Grande-Bretagne l'attaque massive de drones ayant visé sa flotte de la mer Noire en Crimée, péninsule annexée par Moscou, qui a provoqué des "dégâts mineurs" sur l'un des navires.
L'ESSENTIEL

L'armée russe a imputé samedi à l'Ukraine et à la Grande-Bretagne l'attaque massive de drones ayant visé sa flotte de la mer Noire en Crimée, péninsule annexée par Moscou, qui a provoqué des "dégâts mineurs" sur l'un des navires. "La préparation de cet acte terroriste et la formation du personnel militaire du 73e centre ukrainien des opérations maritimes spéciales ont été menées par des spécialistes britanniques basés à Otchakov, dans la région de Mykolaïv en Ukraine", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram. Ces navires participaient à la protection des convois chargés d'exporter les céréales ukrainiennes, selon Moscou.

Les informations à retenir :

  • Moscou suspend sa participation à l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes
  • Une attaque de drones sur la flotte russe en Crimée aurait eu lieu, Moscou accuse Londres et Kiev
  • La Russie accuse le Royaume-Uni d'être impliqué dans les explosions sur les gazoducs Nord Stream

La Russie affirme avoir repoussé une attaque ukrainienne de drones sur sa flotte en Crimée

L'armée russe a annoncé avoir repoussé samedi une attaque de drones massive sur sa flotte dans la baie de Sébastopol, en Crimée annexée, qu'elle a imputée à l'Ukraine et à la Grande-Bretagne et qui a endommagé un navire. La Crimée, annexée en mars 2014 par la Russie après une intervention de ses forces spéciales et un référendum de rattachement dénoncé par Kiev et les Occidentaux, sert de quartier général à cette flotte et de base arrière logistique pour l'offensive russe en Ukraine. Des installations militaires et civiles y ont été visées à plusieurs reprises ces derniers mois.

Les autorités prorusses de la péninsule ont annoncé samedi au petit matin que des navires de la flotte russe de la mer Noire avaient repoussé une attaque de drone dans la baie de Sébastopol et que tous les engins avaient été abattus. "Aucune installation dans la ville n'a été touchée. La situation est sous contrôle", a indiqué le gouverneur prorusse de la ville, Mikhaïl Razvojaïev.

Le ministère russe de la Défense a lui rapporté des "dégâts mineurs" sur le navire dragueur de mines Ivan Goloubets, ainsi que sur le barrage de confinement de la baie. "La préparation de cet acte terroriste et la formation du personnel militaire du 73e centre ukrainien des opérations maritimes spéciales ont été menées par des spécialistes britanniques basés à Otchakov, dans la région de Mykolaïv en Ukraine", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.

M. Razvojaïev a évoqué "l'attaque la plus massive de drones et de véhicules de surface pilotés à distance sur les eaux de la baie de Sébastopol dans l'histoire" du conflit en Ukraine. Selon Moscou, l'attaque a impliqué "neuf véhicules aériens sans pilote et sept drones maritimes autonomes" et a visé des navires qui participent à la sécurité des convois chargés d'exporter les céréales ukrainiennes à la faveur d'un accord conclu sous égide de l'ONU et de la Turquie. La Russie a critiqué récemment cet accord, faisant valoir que ses propres exportations de céréales souffraient à cause des sanctions.

L'armée russe accuse Londres d'être impliqué dans les explosions sur les gazoducs Nord Stream

L'armée russe a accusé samedi Londres d'être impliqué dans les explosions ayant provoqué des fuites en septembre sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, construits pour acheminer le gaz russe en Europe. "Des représentants d'une unité de la marine britannique ont participé à la planification, à la logistique et à la mise en œuvre de l'acte terroriste en mer Baltique le 26 septembre afin de porter atteinte aux gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.

La Russie s'est plainte à plusieurs reprises de ne pas avoir été intégrée à l'enquête internationale sur ces fuites sur Nord Stream survenues après un sabotage présumé. La justice suédoise a annoncé vendredi son intention de procéder à une nouvelle inspection des gazoducs, tout comme le consortium Nord Stream qui a envoyé un navire civil sous pavillon russe.

Le ministère britannique de la Défense, lui, a dénoncé samedi les "fausses affirmations" de Moscou pour "détourner l'attention", après que l'armée russe a accusé le Royaume-Uni d'être impliqué dans les explosions sur les gazoducs Nord Stream et une attaque de drones.

"Pour détourner l'attention de sa gestion désastreuse de l'invasion illégale de l'Ukraine, le ministère russe de la Défense a recours à la diffusion de fausses affirmations d'une ampleur épique", a tweeté la Défense britannique. "Cette histoire inventée en dit plus sur les disputes au sein du gouvernement russe que sur l'Occident", a ajouté le ministère britannique.

Moscou suspend sa participation à l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes

La Russie a annoncé samedi suspendre sa participation à l'accord assurant la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes, vitales pour l'approvisionnement alimentaire des pays pauvres, après l'attaque de drones ayant visé dans la matinée des navires russes en Crimée.

"Compte tenu de l'acte terroriste réalisé par le régime de Kiev avec la participation d'experts britanniques contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils impliqués dans la sécurité des couloirs céréaliers, la Russie suspend sa participation à la mise en œuvre de l'accord sur les exportations des produits agricoles des ports ukrainiens", a annoncé le ministère russe de la Défense sur Telegram.

L'Ukraine a dénoncé samedi le "faux prétexte" de l'attaque en Crimée utilisé par la Russie pour justifier la suspension de l'accord sur les exportations de céréales, appelant à faire pression pour que Moscou "respecte ses obligations". "Moscou utilise un faux prétexte pour bloquer le couloir céréalier qui assure la sécurité alimentaire de millions de personnes. J'appelle tous les Etats à exiger de la Russie qu'elle mette fin à ses jeux de la faim et qu'elle s'engage à nouveau à respecter ses obligations", a indiqué sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.

L'ONU, elle, appelle à préserver l'accord.

La Russie devant l'ONU pour dénoncer ces attaques

La Russie a annoncé samedi son intention de soulever auprès du Conseil de sécurité de l'ONU la question de l'attaque de drones ayant visé la baie de Sébastopol en Crimée annexée et celle des explosions ayant endommagé en septembre les gazoducs Nord Stream en mer Baltique. "La partie russe entend attirer l'attention de la communauté internationale, notamment par l'intermédiaire du Conseil de sécurité des Nations unies, sur la série d'attaques terroristes perpétrées contre la Russie en mer Noire et en mer Baltique, y compris avec l'implication de la Grande-Bretagne", a indiqué sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Une journaliste d'un média d'État russe tuée lors d'un exercice de tir en Crimée

Une journaliste d'un média d'État russe a été tuée dans un accident lors d'un exercice de tir sur un terrain d'entraînement militaire en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie, a annoncé sa rédaction. Svetlana Babaïeva, à la tête de la branche criméenne du conglomérat médiatique Rossia Segodnia, "est décédée sur l'un des terrains d'entraînement militaire de Crimée, où étaient menés des exercices de tirs", a indiqué vendredi le média, cité par les agences de presse russes, sans autres détails.

Mme Babaïeva a travaillé pendant de nombreuses années pour ce conglomérat public qui comprend notamment l'agence de presse Ria Novosti ou le groupe Sputnik, avec des postes à Londres ou aux Etats-Unis. Dmitri Kisseliov, qui dirige le groupe et qui est considéré comme l'un des principaux propagandiste du pays, a salué la mémoire d'une "personne chaleureuse, qui soutenait vivement la Russie" et qui "voulait soutenir nos héros" en Ukraine. Svetlana Babaïeva était "une professionnelle de haut niveau, dotée d'une solide expérience journalistique", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui fait l'éloge d'une "journaliste aux multiples talents" qui faisait autrefois partie d'un pool présidentiel. "Pendant de nombreuses années, nous avons travaillé" ensemble, a déclaré M. Peskov aux médias russes. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, ou encore des responsables de l'occupation russe en Ukraine ont également salué la mémoire de la journaliste sur les réseaux sociaux.

Née en 1972, Svetlana Babaïeva a commencé à travailler au sein de Rossia Segodnia peu après une refonte controversée qui a vu l'Etat russe renforcer son contrôle sur le conglomérat. Elle était depuis 2019 sa correspondante dans la ville de Simféropol, en Crimée, péninsule annexée par la Russie et qui sert aujourd'hui de base arrière pour son offensive en Ukraine.