L'Arménie a proposé jeudi de créer une zone démilitarisée le long de sa frontière avec l'Azerbaïdjan et autour de la région du Nagorny-Karabakh, disputée entre ces deux pays du Caucase. Cette proposition intervient alors que Bakou et Erevan ont multiplié les pourparlers ces dernières semaines pour trouver une issue au conflit territorial qui empoisonne leurs relations depuis trois décennies.
Les deux pays se sont affrontés au cours de deux guerres, dont la dernière, en 2020, a fait plus de 6.500 morts. Des heurts ont régulièrement lieu depuis, comme en septembre lorsque 286 combattants ont été tués. "J'ai mis sur la table une initiative pour mettre en place une zone démilitarisée autour du Nagorny-Karakakh", a déclaré le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, lors d'une réunion du gouvernement.
Une zone longue de trois kilomètres
"Nous proposons également (...) de créer une zone démilitarisée de trois kilomètres le long de la frontière arméno-azerbaïdjanaise", a-t-il ajouté. Cette proposition intervient alors que les affrontements se sont multipliés ces dernières semaines à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, réveillant le spectre d'une guerre comme en 2020.
Ce conflit est lié à des disputes territoriales, notamment autour du Nagorny-Karabakh, une région montagneuse peuplée majoritairement d'Arméniens qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan au début des années 1990 avec l'aide d'Erevan. Une première guerre avait alors fait plus de 30.000 morts.
Ombre de la Russie
Dans ce contexte, les dirigeants et les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont rencontrés à plusieurs reprises ces derniers mois pour des pourparlers de paix. Le Premier ministre arménien a déclaré jeudi que le président russe Vladimir Poutine, dont le pays a déployé une force de "maintien de la paix" au Karabakh, se rendrait à Erevan le 22 novembre.
Le dirigeant russe avait réuni M. Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev lors d'un sommet en Russie fin octobre. Les Occidentaux ont aussi organisé plusieurs rencontres entre les deux parties, à Bruxelles et Washington. La Russie, qui considère le Caucase comme son pré carré, voit d'un mauvais oeil ces médiations.