Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé jeudi que l'Autorité palestinienne va cesser de respecter les accords avec Israël, sur fond de tensions accrues.
"Nous annonçons la décision de la direction (palestinienne) de ne plus appliquer les accords signés avec Israël", a-t-il déclaré lors d'un discours à Ramallah. Il a ajouté que la direction palestinienne allait mettre en place immédiatement un comité chargé d'étudier comment mettre en oeuvre cette décision.
Israël a démoli des logements de Palestiniens au sud de Jérusalem
Israël et les Palestiniens sont liés par des accords bilatéraux dans des domaines allant de la gestion de l'eau à la sécurité. Si les Palestiniens cessent de les appliquer, cela pourrait avoir des conséquences notamment sur la sécurité en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Mahmoud Abbas, 84 ans, a déjà proféré des menaces similaires ainsi que celle de ne plus reconnaître Israël dans le passé, mais elles n'avaient pas été appliquées. Les relations entre son gouvernement, basé en Cisjordanie occupée, et les autorités israéliennes se sont dégradées au cours des derniers mois. Cette semaine, Mahmoud Abbas a condamné les démolitions de logements de Palestiniens par Israël au sud de Jérusalem de "dangereuse escalade contre le peuple palestinien sans défense".
Un bras de fer financier
En février, Israël avait annoncé le blocage de 500 millions de shekels (122 millions d'euros) sur le montant total reversé à l'Autorité palestinienne au titre de la TVA et des droits de douane prélevés par l'État hébreu sur les produits importés par les Palestiniens. Cette sanction avait été imposée en réponse au versement par l'Autorité palestinienne d'allocations aux familles de Palestiniens emprisonnés ou tués pour avoir commis des attaques anti-israéliennes. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait alors refusé de toucher une quelconque somme due au titre de ces droits de douane de la part d'Israël tant que ces fonds étaient incomplets, laissant l'Autorité palestinienne face à une grave crise financière. Ces taxes représentent 65% des recettes de l'Autorité censée préfigurer un État palestinien.