L'avenir de la Serbie est dans l'Union européenne, «nulle part ailleurs», martèle Emmanuel Macron

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"La Serbie ne doit pas douter, son avenir est au sein de l'Union européenne", affirme Emmanuel Macron lors de la réception de son homologue serbe, Aleksandar Vucic. Le chef de l'État a appelé le Kosovo et la Serbie à faire "chacun sa part du chemin" et "aller plus loin" sur la voie de la normalisation. 

Le président Emmanuel Macron a déclaré lundi que l'avenir de la Serbie se situait "au sein de l'Union européenne" et "nulle part ailleurs" et appelé le Kosovo et Belgrade à faire "chacun sa part du chemin" et à "aller plus loin" sur la voie de la normalisation.

"Aucune vicissitude ne doit nous faire douter de ce chemin"

"La Serbie ne doit pas douter, quelles que soient les blessures du passé récent, que son avenir est au sein de l'Union européenne et nulle part ailleurs", a-t-il déclaré au côté de son homologue serbe Aleksandar Vucic à l'Élysée. "Aucune vicissitude ne doit nous faire douter de ce chemin", a-t-il insisté. La Serbie, qui négocie son adhésion à l'UE, a condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais refuse de se joindre aux sanctions imposées à Moscou par l'Occident et garde des relations privilégiées avec ce pays.

"Il est important que la Serbie continue de concrétiser ce choix (européen, ndlr), notamment par un plus grand alignement sur nos décisions de politique étrangère", a souligné Emmanuel Macron. "Ce choix, il faut aussi le conforter en poursuivant, en accélérant les réformes relatives au renforcement de l'État de droit, de l'indépendance, de la justice, du pluralisme des médias", a ajouté le président français.

 

"Nous avons fait des efforts, nous attendons davantage d'efforts"

Après une guerre sanglante, - 13.000 morts - puis la déclaration d'indépendance du Kosovo, Pristina et Belgrade ont aussi fini par s'engager, en 2011, dans un dialogue sous l'égide de l'UE, qui vise à normaliser leurs relations. Mais les tensions restent nombreuses entre ces deux pays. En septembre 2023, elles ont atteint un niveau rarement vu lorsqu'un commando paramilitaire serbe lourdement armé a tué un policier kosovar, puis s'est retranché dans un monastère dans le village de Banjska, dans le nord du Kosovo.

À cet égard, Emmanuel Macron a appelé à ce que "les responsables de l'attaque de Banjska soient traduits en justice et rendent des comptes" et à "tout faire pour qu'un tel drame ne puisse se reproduire". Il a aussi promis d'être "vigilant pour que les engagements pris par les autorités de Pristina soient respectés" et que des "élections soient organisées rapidement au nord du Kosovo pour élire de nouveaux maires avec une véritable légitimité démocratique".

"Il faut dépasser les tensions créées par les décisions prises récemment par le Kosovo sur les transferts financiers", a-t-il ajouté en référence à l'interdiction des transactions commerciales en dinars serbes, jusqu'alors tolérées dans les zones où la population est majoritairement serbe, au Kosovo. Le président serbe a contesté les propos d'Emmanuel Macron sur les "gestes accomplis de part et d'autre" au Kosovo et, visant Pristina, a jugé au contraire qu'"un des deux camps n'a rien fait". "Personne n'aborde la question de la survie du peuple serbe dans le nord du Kosovo", a-t-il affirmé. "Nous avons fait des efforts, nous attendons davantage d'efforts", a-t-il martelé.