Ben Brafman a renoncé à représenter Harvey Weinstein, poursuivi au pénal pour agression sexuelle, selon plusieurs médias américains, une défection de poids pour le producteur déchu, dont l'avocat vedette était parvenu à affaiblir sensiblement l'accusation. "Je me retire" du dossier Weinstein, a déclaré Ben Brafman au New York Post. Contacté par l'AFP, l'avocat n'a pas donné suite. Et son porte-parole n'a ni confirmé, ni démenti l'information.
Ancien défenseur de DSK et Jay-Z. L'article du New York Post confirme des informations parues depuis lundi dans d'autres médias américains, qui évoquaient le prochain départ de Ben Brafman, mais sans citer l'avocat directement. Selon le New York Post, cette séparation serait en partie due à la volonté d'Harvey Weinstein d'étoffer son équipe en s'assurant les services d'avocats supplémentaires. Star du barreau new-yorkais, Ben Brafman, 70 ans, a déjà défendu avec succès Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire Nafissatou Diallo, mais aussi le rappeur Jay-Z et le producteur Sean "Diddy" Combs.
Depuis l'inculpation d'Harvey Weinstein en mai, l'avocat avait mis en évidence des erreurs dans la conduite de l'enquête, qui ont mené à l'abandon des poursuites liées à l'une des trois victimes présumées. Ben Brafman avait en outre produit début août une série de messages échangés entre l'ancien magnat d'Hollywood et une autre victime présumée après les faits allégués. Ces échanges montrent, selon la défense, que cette femme, qui accuse le producteur de viol, "semble reconnaître la nature consensuelle et intime de sa relation avec Harvey Weinstein".
Le procès pourrait s'ouvrir en mai. Sur la base des approximations de l'enquête, Ben Brafman avait joué son va-tout et demandé au juge James Burke d'annuler l'ensemble de la procédure. Mais le magistrat a rejeté ce recours le 20 décembre, ouvrant la voie à un probable procès d'Harvey Weinstein.
La prochaine audience est fixée au 7 mars et le procès pourrait s'ouvrir en mai. Depuis début octobre 2017, Harvey Weinstein a été accusé de harcèlement et d'agression sexuelle par plus de 80 femmes, dont des vedettes d'Hollywood comme Ashley Judd ou Angelina Jolie. Le dossier instruit à New York est le seul qui ait entraîné des poursuites pénales contre l'ancien producteur.