L'Azerbaïdjan prêt à des pourparlers avec l'Arménie sous médiation de l'Union européenne

L'Azerbaïdjan prêt à des pourparlers avec l'Arménie sous médiation de l'Union européenne
L'Azerbaïdjan prêt à des pourparlers avec l'Arménie sous médiation de l'Union européenne © Handout / Azerbaijani Defence Ministry / AFP
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avec AFP // Crédit photo : Handout / Azerbaijani Defence Ministry / AFP
L'Azerbaïdjan accepte d'entamer des pourparlers avec l'Arménie sous médiation de l'Union européenne. Des discussions qui devaient se dérouler lors du sommet européen prévu en Espagne ce jeudi, mais le président azerbaïdjanais a décidé de ne pas s'y rendre, évoquant une atmosphère "anti-azerbaïdjanaise". 

L'Azerbaïdjan est prêt à des pourparlers avec l'Arménie sous médiation de l'Union européenne, après son offensive victorieuse au Haut-Karabakh, a assuré jeudi un conseiller du président azerbaïdjanais, même si celui-ci ne s'est pas rendu à un sommet européen en Espagne où le sujet devait être évoqué.

"Une atmosphère anti-azerbaïdjanaise"

"L'Azerbaïdjan est prêt à participer prochainement à Bruxelles à des réunions tripartites entre l'Union européenne, l'Azerbaïdjan et l'Arménie", a assuré Hikmet Hajiev, un conseiller du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, sur X (ex-Twitter). Les discussions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan devaient être l'un des points d'orgue du sommet européen organisé à Grenade jeudi. Bakou vient d'emporter une victoire éclair face aux séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, qui s'est depuis vidé d'une immense partie de sa population.

 

Mais à la veille de ce sommet, Ilham Aliev a fait savoir qu'il ne s'y rendrait pas, un responsable de son pays évoquant une "atmosphère anti-azerbaïdjanaise". Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui s'est lui déplacé, avait déploré cette décision. Selon Hikmet Hajiev, son pays a choisi de ne pas participer à cause de la "politique de militarisation" de la France dans le Caucase, de l'attitude de l'Union européenne vis-à-vis de la région, et de l'absence de la Turquie.

Mais cela ne revient pas à "refuser des discussions avec l'Arménie", a-t-il insisté. La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a affirmé mardi que Paris avait "donné son accord" pour la livraison de matériel militaire à l'Arménie, qui souhaite se protéger de son voisin azerbaïdjanais. En parallèle, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont accusé mutuellement de tirs sur leurs troupes respectives près de la frontière jeudi, sans déplorer de blessés.

Volodymyr Zelensky a rencontré le premier ministre arménien

À Grenade, en l'absence d'Ilham Aliev, Nikol Pachinian aura un entretien avec le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil européen Charles Michel. Le Premier ministre a également rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a dit avoir évoqué la "situation sécuritaire" dans le Caucase. Volodymyr Zelensky a affirmé que Kiev souhaitait la "stabilité" de la région et des "relations amicales avec ses nations".

 

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont opposées lors de deux guerres, l'une à la dislocation de l'URSS, l'autre à l'automne 2020, pour le contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh. Erevan craint désormais que son puissant voisin, bien plus riche et mieux armé, ne lance des opérations dans ses territoires du sud. D'autant que le pays a été amèrement déçu par son allié russe, qu'il accuse de l'avoir abandonné durant l'offensive au Haut-Karabakh.

L'Arménie, qui s'était rapproché ces derniers temps de l'Occident, n'hésite désormais pas à critiquer les actions de Moscou. Elle a aussi ratifié cette semaine l'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI), ce qui est vu d'un très mauvais oeil par la Russie, la CPI ayant émis au printemps un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine pour la "déportation" d'enfants ukrainiens vers la Russie.