Le chef du FBI, "malade" à l'idée d'avoir influencé la présidentielle, referait néanmoins les mêmes choix

James Comey.
James Comey. © CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le patron du FBI, James Comey, avait rouvert une enquête sur les emails privés d'Hillary Clinton à moins de deux semaines du scrutin présidentiel.

Le patron du FBI James Comey a affirmé mercredi se sentir "assez malade" à l'idée que la réouverture d'une enquête sur des emails d'Hillary Clinton à quelques jours de la présidentielle américaine ait pu influencer l'élection.

L'enquête rouverte à onze jours de l'élection. A moins de deux semaines du scrutin, la police fédérale avait rouvert une enquête sur les emails privés d'Hillary Clinton après la découverte, fin octobre, de nouveaux messages de l'ancienne secrétaire d'Etat sur l'ordinateur de l'ex-mari d'une collaboratrice de Mme Clinton, Anthony Weiner.  James Comey a expliqué mercredi lors d'une audition au Sénat qu'il s'est alors trouvé face à dilemme : soit dissimuler cette découverte jusqu'après l'élection du 8 novembre, soit en informer les parlementaires.

L'enquête close deux jours avant le scrutin. "Parler n'était vraiment pas bien. Il y avait une élection dans 11 jours", a-t-il rappelé. Mais "la dissimulation aurait été catastrophique", selon lui. "L'idée que nous avons pu avoir un impact sur l'élection me rend assez malade, mais honnêtement cela n'aurait pas changé la décision", a déclaré le chef du FBI.  Le 28 octobre 2016, le directeur du FBI a annoncé au Congrès que ses enquêteurs avaient trouvé de nouveaux messages justifiant une relance des investigations closes au mois de juillet précédent sur les emails d'Hillary Clinton. Ce n'est que deux jours avant le scrutin que James Comey annoncera n'avoir finalement rien trouvé qui justifierait une inculpation.

Hillary Clinton accuse. Mardi, l'ancienne candidate démocrate Hillary Clinton a accusé le directeur du FBI, le président russe Vladimir Poutine et WikiLeaks de lui avoir volé une victoire quasi-acquise. "Si l'élection avait eu lieu le 27 octobre, je serais votre présidente", a-t-elle dit notamment. James Comey a défendu sa décision mercredi. "J'ai pendant toute ma carrière suivi la tradition selon laquelle, si vous pouvez éviter toute action lors d'une campagne électorale qui pourrait avoir un impact (sur le scrutin, ndlr.), vous l'évitez". Mais "même avec le recul, (...) je prendrais la même décision", a-t-il conclu.