Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie, après quinze jours d'atermoiements notamment de Moscou.
Une "pause humanitaire durable". Le texte adopté, maintes fois amendé, "réclame que toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins 30 jours consécutifs en Syrie pour une pause humanitaire durable". L'objectif est "de permettre la livraison régulière d'aide humanitaire, de services et l'évacuation médicale des malades et blessés les plus graves".
Nikki Haley fustige Moscou. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a vivement critiqué la Russie et le retard que ce pays a mis pour se joindre à un consensus. "Nous répondons un peu tard", a-t-elle relevé, alors qu'une trêve "aurait pu sauver des vies depuis plusieurs jours". La diplomate a jugé que les changements apportés au texte depuis l'appel au vote de mercredi avaient été mineurs.
Son homologue russe, Vassily Nebenzia, a balayé les critiques américaines, se bornant à remercier les négociateurs, surtout koweïtien et suédois. Comme Nikki Haley, plusieurs ambassadeurs ont réclamé que le cessez-le-feu soit "appliqué immédiatement".
"Une réponse minimale". L'adoption de la résolution "n'est qu'une toute petite étape", "une réponse minimale", et "le plus difficile reste à faire", a souligné le représentant français, François Delattre. Il faut utiliser la trêve "comme un levier" pour avoir un accord politique, a-t-il dit.
La résolution "n'est pas un accord de paix sur la Syrie, le texte est purement humanitaire", a souligné de son côté l'ambassadeur suédois Olof Skoog, co-signataire du texte avec son homologue koweïtien. Dans la négociation, les Occidentaux ont refusé une demande russe pour que tout convoi humanitaire reçoive un feu vert de Damas.
Les combats contre l'EI exclus du cessez-le-feu. Des exclusions au cessez-le-feu pour les combats contre les groupes djihadistes Etat islamique et Al-Qaïda sont prévues. À la demande de Moscou, elles intègrent aussi "d'autres individus, groupes, entités, associés avec Al-Qaïda et l'EI, ainsi que d'autres groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité".
Nouvelle réunion dans 15 jours. Ces exclusions peuvent donner lieu à des interprétations contradictoires, Damas qualifiant de "terroristes" les rebelles soutenus par l'Occident, ont noté des observateurs. Le respect du cessez-le-feu risque par conséquent d'être aléatoire. À la suite d'une demande de garanties de la Russie, le Conseil a prévu de se réunir à nouveau sur ce sujet dans quinze jours pour voir si le cessez-le-feu était bien appliqué.