Depuis quinze jours, l’économie chinoise est à l’arrêt. Avec la hausse continue du nombre de contaminations et de décès dus au nouveau coronavirus, les usines sont fermées pour la plupart et des centaines de millions d’ouvriers sont au chômage technique. Les marchés financiers s'affolent, les grandes multinationales américaines, japonaises et européennes ont évacué une grande partie de leur personnel expatrié. Mais pour les petites et moyennes entreprises (PME), la situation est catastrophique.
Pas peur d'être malade, "mais de tout perdre"
22 millions de Pékinois sont sans école, sans magasin et sans emploi. Marianne Daquet a créé il y a sept ans des ateliers artistiques pour les enfants, mais la mairie de Pékin lui a demandé de fermer à cause de l'épidémie. "Aujourd'hui je suis fermée du jour au lendemain : à cause de cette maladie, tout s'est arrêté à Pékin", relate la Française qui est aujourd'hui au bord de la faillite. "Quand on va se sortir de cette situation, moi je n'aurai pas eu peur d'être malade, mais de tout perdre."
Dans la capitale gigantesque mais aujourd'hui déserte, seules quelques boutiques d'alimentation sont ouvertes, et quelques très rares restaurants. "Cette épidémie a fait perdre à beaucoup de PME une majeure partie de leur chiffre d'affaires pouvant aller jusqu'à -85%", assure Benjamin Devos, le patron de "Comptoirs de France", une chaîne de boulangerie-pâtisserie qui est restée ouverte malgré l'épidémie.
Les PME demandent de l'aide aux banques
"Ici, nous n'avons pas accès aux banques. On ne peut que s'auto-financer", ajoute le Français. "Donc sans une aide rapide venant de la BPI ou des banques françaises, une grande partie d'entre elles risquent de mettre la clé sous la porte."
La banque centrale de Chine a bien injecté 156 milliards d'euros pour soutenir l'économie, mais rien pour les entreprises étrangères. La croissance pourrait être divisée par deux dès ce premier trimestre, et nul ne peut dire encore quand l'activité en Chine pourra reprendre normalement.