L'armée américaine a immergé en mer le corps d'Abou Bakr al-Baghdadi, qui s'est fait exploser lors d'un raid en Syrie où un commando assisté d'un chien de guerre, salué en héros, a traqué le chef du groupe Etat islamique (EI) jusque dans un tunnel.
Un responsable du Pentagone, qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat, a confirmé lundi cette inhumation en mer qui rappelle celle du dirigeant d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden en 2011, tué lors de l'assaut d'une unité d'élite américaine contre sa cachette au Pakistan. La sépulture en mer avait été choisie pour éviter qu'une éventuelle tombe ne devienne un lieu de pèlerinage.
"En accord avec les lois de la guerre"
Le "traitement" du corps de Baghdadi a été fait "de façon appropriée, selon la procédure (militaire) et en accord avec les lois de la guerre", avait auparavant affirmé à la presse à Washington le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Mark Milley.
Le dirigeant de l'EI, qui a fait régner la terreur sur un immense territoire à cheval sur l'Irak et la Syrie, était recherché depuis plusieurs années. Mais Washington a reçu des informations sur sa présence dans une maison de la région d'Idleb, dans le nord-ouest syrien, a précisé le général.
Selon le plus haut gradé américain, le "calife" autoproclamé a fait exploser la ceinture d'explosifs qu'il portait lorsqu'il a été acculé dans un tunnel avec trois de ses enfants. Sa dépouille a ensuite été "transportée dans un endroit sécurisé pour faire confirmer son identité grâce à des analyses ADN", a-t-il ajouté. Plusieurs acteurs du conflit syrien ont affirmé avoir contribué à l'opération
Kurdes et Irakiens assurent avoir participé à la traque
Polat Can, haut conseiller des Forces démocratiques syriennes (FDS) composées majoritairement de combattants kurdes et alliées de Washington dans la lutte contre les jihadistes, a assuré lundi sur Twitter avoir localisé Baghdadi grâce à un informateur kurde infiltré parmi les proches du "calife". Il aurait notamment transmis un sous-vêtement du dirigeant pour permettre d'identifier son ADN, a-t-il expliqué. Selon lui, les FDS collaboraient avec la CIA depuis le mois de mai.
La veille, le commandement militaire irakien avait assuré avoir fourni à Washington la localisation du chef de l'EI.