Serait-ce un nouveau scénario tel que l'Aquarius l'a connu ? Le Lifeline, bateau humanitaire qui appartient à l'ONG allemande Mission Lifeline, se trouve actuellement dans les eaux internationales, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Malte, avec 230 personnes à son bord. Toutes ont été secourues en mer, mais ni l'Italie ni Malte n'ont voulu les voir débarquer sur leur sol.Avec la nuance que cette fois-ci, l'Italie parle de navire "illégal" et avance des arguments pour se justifier. Rome explique que les gardes-côtes libyens étaient en train d'intervenir lorsque l'ONG a secouru les migrants. Argument balayé par Axel Steier, co-fondateur de l'ONG Mission Lifeline, qui le juge parfaitement infondé.
"On était les premiers sur les lieux". "On était les premiers sur les lieux, pour nous il était absolument nécessaire de les sauver", rappelle Axel Steier. "Contrairement à nous, les gardes-côtes libyens ne sont pas équipés pour des missions de sauvetage. Le droit est de notre côté, c'est notre devoir de secourir ces personnes", insiste-t-il. "Les gens ont le droit de fuir leurs pays, et ce n'est pas acceptable pour les politiciens qui sont aux manettes dans notre monde", regrette Axel Steier. "Malheureusement, je ne vois pourquoi cela changerait".
Les enjeux migratoires débattus dimanche à Bruxelles. La question du Lifeline intervient alors que le sommet de Bruxelles doit réunir dimanche une dizaine de pays européens, dont la France, pour évoquer la question des migrants qui traversent la Méditerranée. Personne toutefois ne s'attend à un consensus tant les divisions sont fortes entre les pays. En attendant une solution diplomatique, le Lifeline et ses passagers, eux, continuent d'attendre en mer. Samedi, en fin d'après-midi, le navire a reçu un premier ravitaillement avec de l'eau, de la nourriture, et des médicaments.