Le FBI a relancé vendredi l'affaire de la messagerie privée d'Hillary Clinton en annonçant avoir trouvé de nouveaux emails. Le directeur du FBI James Comey, qui avait recommandé en juillet dernier de ne pas poursuivre Hillary Clinton dans cette affaire empoisonnant sa candidature depuis mars 2015, a écrit aux élus du Congrès pour les informer que, dans le cadre d'une enquête séparée, de nouveaux messages semblant "pertinents" avaient été découverts.
Pas de calendrier communiqué. Afin de déterminer s'ils contiennent des informations confidentielles, les enquêteurs du FBI vont donc procéder à de nouvelles investigations. Aucun autre détail, ni calendrier, n'a été communiqué par le patron de la police fédérale.
Trump s'en réjouit. "La corruption d'Hillary Clinton atteint une ampleur sans précédent", a réagi immédiatement Donald Trump au début d'un meeting à Manchester, dans le New Hampshire, tandis que ses partisans scandaient "Enfermez-la". "J'ai un grand respect pour le fait que le FBI et le ministère de la Justice soient désormais disposés à avoir le courage de corriger la terrible erreur qu'ils ont commise" en classant leur enquête, a-t-il ajouté.
"Rien d'illégal" selon Clinton. Hillary Clinton a présenté ses excuses dans cette affaire, mais elle a toujours prétendu n'avoir rien fait d'illégal. Pendant ses quatre années à la tête du département d'Etat, de 2009 à 2013, elle communiquait avec une messagerie privée, grâce à un serveur privé installé dans son domicile de Chappaqua, au lieu d'avoir recours à un compte gouvernemental, exposant potentiellement des informations confidentielles à un piratage. Le 5 juillet dernier, James Comey avait annoncé que le FBI estimait que des poursuites n'étaient pas justifiées, une recommandation suivie par le département de la Justice. James Comey avait toutefois pris soin de souligner que l'ancienne secrétaire d'Etat avait fait preuve d'une "négligence extrême".
"Le directeur lui-même a dit qu'il ne savait pas si les messages évoqués dans la lettre étaient significatifs ou non", a réagi vendredi soir la candidate démocrate à la Maison Blanche lors d'un court point presse à Des Moines, dans l'Iowa. "Je suis certaine, quels qu'ils soient, qu'ils ne changeront pas la conclusion de juillet", a-t-elle ajouté, appelant le directeur du FBI James Comey à publier plus d'informations que la courte lettre qu'il a envoyée quelques heures plus tôt à des élus du Congrès. "Nous ne connaissons pas les faits, c'est pourquoi nous demandons au FBI de publier toutes les informations en sa possession", a lancé la candidate démocrate, qui a commencé par s'étonner d'une telle annonce à seulement onze jours de l'élection présidentielle.
Le FBI sommé de s'expliquer. Le président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, a réagi vendredi et sommé le directeur du FBI de s'expliquer en détails. "Le directeur du FBI James Comey doit donner immédiatement aux Américains plus d'informations que ce qui est contenu dans la lettre envoyée à huit présidents républicains de commissions", a déclaré John Podesta dans un communiqué. "Il est extraordinaire qu'une chose pareille se produise à seulement 11 jours d'une élection présidentielle."