La tension monte dans le Nord d’Israël, à la frontière libanaise. Les accrochages entre l’armée israélienne et le Hezbollah se multiplient ces derniers jours. Aux pluies de roquettes du Hezbollah, succèdent les répliques de l’artillerie israélienne. Sur la ligne de front, à l’extrême Nord d’Israël, Metula, une sorte de presqu’île israélienne qui s’enfonce en territoire libanais. Un village fantôme aux premières loges de ce front du Nord où s’est rendue Europe 1.
"Quoi qu'il arrive, je resterai ici pour toujours"
"On ne va pas là-bas. C’est bon, d’ici, les snipers ne peuvent pas nous voir". Les soldats israéliens bloquent l’entrée du village. 1.500 âmes d’ordinaire, une dizaine d’irréductibles aujourd’hui, qui ont décidé de rester, comme Mayan, 22 ans, agriculteur. "On a des pommes en ce moment. Des pink lady. Les meilleures. Elles sont sur les arbres mais on ne peut pas les récolter, parce qu’elles sont sur la frontière avec le Liban", déplore-t-il au micro d'Europe 1. Roquettes, missiles antichars, drones kamikazes… Les premières positions du Hezbollah se trouvent à moins d’un kilomètre.
>> LIRE AUSSI - Bande de Gaza : Tsahal découvre des manuels scolaires apprenant aux enfants à tuer des Juifs
Les soldats de Tsahal ont quelques secondes seulement pour rejoindre un bunker à flanc de colline. "Commandant ? Oui, j’écoute. L’alerte est toujours en cours ? Positif, en cours", échangent deux soldats par radio. Le Hezbollah tire à vue de l’autre côté de la frontière. Mais pas de quoi impressionner Arié, 73 ans, vétéran de la guerre des six jours et du Kippour. "Ils pensent pouvoir me faire partir d’ici. C’est hors de question. Quoiqu’il arrive, je resterai ici pour toujours. Même si je dois mourir", assure le septuagénaire. Dans un village à quelques kilomètres à l’Ouest, un électricien israélien est mort dimanche, touché par un missile anti-char tiré depuis le Liban, alors qu’il était venu réparer une ligne à haute tension.