Le Mexique menace les États-Unis d'élargir sa plainte contre les fabricants d'armes

Nouvel épisode dans le bras de fer entre le Mexique et les États-Unis. Après notamment le changement de nom du golfe du Mexique par Donald Trump, le Mexique envisage d'élargir sa plainte contre les fabricants d'armes américains si l'administration Trump place les cartels mexicains sur une liste noire des organisations terroristes.
Le Mexique envisage d'élargir sa plainte contre des fabricants d'armes aux États-Unis si Washington place des cartels mexicains sur une liste noire des organisations terroristes, a déclaré vendredi la présidente Claudia Sheinbaum, nouvel épisode de son bras de fer avec Donald Trump. Le gouvernement mexicain accuse les fabricants américains de vendre des armes aux cartels mexicains.
200.000 et 750.000 armes fabriquées par ces entreprises américaines arrivent chaque année sur le territoire, selon le ministère des Affaires étrangères mexicain
Dans cette logique, ces fabricants et vendeurs d'armes pourraient être accusés de complicité avec des groupes terroristes, selon la présidente mexicaine. "Si les groupes de la criminalité organisée étaient déclarés terroristes, nous devrions élargir la plainte aux États-Unis parce que, comme l'a déjà reconnu le propre département de la Justice des États-Unis, 74% des armes des groupes criminels proviennent" du Texas, d'Arizona ou d'autres États américains, a déclaré la dirigeante de gauche lors de sa conférence de presse habituelle.
Le Département d'État s'apprête à placer sur la liste noire des organisations terroristes des mafias, cartels ou groupes criminels du Mexique, de Colombie, du Salvador et du Venezuela, a rapporté jeudi le New York Times. Le gouvernement mexicain s'oppose à cette mesure, considérant qu'elle ouvrirait la porte à des ingérences américaines sur son territoire.
En août dernier, un juge de Boston a rejeté pour "manque de compétence" une demande du Mexique contre des fabricants et des vendeurs d'armes américains. Mexico leur réclamait 10 milliards de dollars en les considérant responsables de la violence criminelle sur son territoire.
Selon le ministère mexicain des Affaires étrangères, entre 200.000 et 750.000 armes fabriquées par ces entreprises américaines arrivent chaque année en contrebande sur son territoire, et la grande majorité sont retrouvées sur les scènes de crime dans le pays.
Le Mexique maintient une autre plainte devant un tribunal de l'Arizona, basée sur une nouvelle loi aux États-Unis qui pénalise les prête-noms qui achètent des armes pour un tiers. "Coopération oui, soumission non" : sous ce slogan, le gouvernement mexicain tente de maintenir l'équilibre entre dialogue et fermeté depuis le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, son premier partenaire qui absorbe 84% de ses exportations.
Claudia Sheinbaum a annoncé début février le déploiement de 10.000 forces de sécurité le long de la frontière, moyennant quoi le président Trump a ajourné d'un mois sa menace de taxer à 25% les exportations mexicaines. La même présidente de gauche nationaliste a menacé Google de poursuite judiciaire car le moteur qui monopolise plus de 90% des recherches en ligne a changé sur ses cartes le nom du golfe de Mexique en "golfe d'Amérique", suite à un décret de Donald Trump.