Le Mexique a offert lundi l'asile politique au fondateur de WikiLeaks, l'Australien Julian Assange, après que la justice britannique a refusé son extradition vers les Etats-Unis qui veulent le juger pour espionnage. "Je vais demander au ministre des Affaires étrangères de prendre les dispositions nécessaires afin de solliciter auprès du gouvernement britannique la libération de M. Assange et pour que le Mexique lui offre l'asile politique", a déclaré le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador lors de sa conférence de presse quotidienne.
"Nous félicitons la justice britannique pour sa décision"
"Nous sommes prêts à offrir l'asile et nous félicitons la justice britannique pour sa décision", a ajouté le chef de l'Etat. La justice britannique a rejeté lundi la demande d'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis, qui le réclament après la publication de centaines de milliers de documents confidentiels. Elle a invoqué un risque de suicide de l'Australien de 49 ans. Julian Assange risque aux Etats-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan.
Les Etats-Unis reprochent au fondateur de WikiLeaks d'avoir mis en danger des sources des services américains, accusation qu'il conteste. Parmi les documents publiés figurait une vidéo montrant des civils tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007, dont deux journalistes de l'agence Reuters. Julian Assange a été arrêté en avril 2019 après sept ans derrière les murs de l'ambassade d'Equateur à Londres, où il s'était réfugié après avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution, craignant une extradition vers les Etats-Unis ou la Suède. Dans ces deux pays, il a fait l'objet de poursuites pour viol, qu'il conteste, et qui ont été abandonnées.
Le Mexique a une longue tradition d'asile politique. L'ex-président bolivien Evo Morales en avait ainsi temporairement bénéficié en novembre 2019 à la suite de sa démission après son élection contestée pour un quatrième mandat.