Le président élu des Philippines Rodrigo Duterte prévoit de se rendre au Vatican pour présenter personnellement ses excuses au pape François pour l'avoir insulté, a déclaré son porte-parole jeudi.
Duterte veut s'expliquer. Le maire de longue date de Davao, dans le sud de l'archipel, "a répété plusieurs fois qu'il veut visiter le Vatican, qu'il perde ou qu'il gagne, pas seulement pour rendre hommage au pape, mais aussi car il faut qu'il s'explique auprès de lui et qu'il demande son pardon", a dit Peter Lavina à la presse.
Le pape, cause d'embouteillages. Le candidat populiste, coutumier d'un langage ordurier, a largement remporté l'élection présidentielle de lundi, après une campagne outrancière, qui a tourné entre autres autour de thèmes sécuritaires. En lançant sa campagne en novembre, l'avocat de 71 ans avait traité le pape de "fils de p..." pour avoir provoqué des embouteillages à Manille lors d'une visite dans cet archipel peuplé à 80% de catholiques fervents. "Il nous a fallu cinq heures pour aller de l'hôtel à l'aéroport. J'ai demandé qui on attendait. Ils ont dit que c'était le pape, je voulais l'appeler. Le pape, fils de p..., rentre chez toi. Ne viens plus en visite".
Populiste. L'Eglise catholique philippine avait condamné ces propos, mais comme pour d'autres de ses déclarations controversées, cela n'avait guère eu d'impact sur sa popularité. Rodrigo Duterte a promis d'éradiquer la criminalité en tuant des dizaines de milliers de délinquants, et de jeter les droits de l'Homme aux orties. Il a également scandalisé ses adversaires après avoir plaisanté sur le fait qu'il aurait aimé passer en premier lors du viol collectif d'une missionnaire australienne dans une prison de Davao, en 1989.