Le pape François a fermement défendu jeudi un évêque particulièrement décrié au Chili, car soupçonné d'avoir tu les agissements d'un vieux prêtre pédophile, estimant qu'il s'agissait d'une "calomnie" sans preuves.
"Pas une seule preuve contre lui". "Le jour où vous m'apportez une preuve contre l'évêque (Juan) Barros, je vous parlerai. Il n'y a pas une seule preuve contre lui. Tout est calomnie. C'est clair ?", a lancé le pape, interrogé par de journalistes chiliens dès son arrivée à Iquique, dans le nord du Chili. Jeudi à la fin de la messe, il a embrassé ouvertement l'évêque, provoquant une avalanche de tweets chiliens dans la salle de presse.
Les messages du pape un peu parasités. Mgr Barros, 61 ans, a concélébré les deux premières messes géantes au côté du souverain pontife, à Santiago et à Temuco (sud). Il était également présent jeudi à Iquique. Son omniprésence très remarquée par les télévisions chiliennes a fini par parasiter quelque peu les messages du pape, dont la visite a été accompagnée par des manifestations et des banderoles hostiles à l'Eglise dans ce pays en pleine sécularisation.
Nommé en janvier 2015. En janvier 2015, le pape François avait pris la décision très controversée de nommer Juan Barros à la tête du diocèse d'Osorno (sud), bien qu'il soit soupçonné d'avoir protégé le père Fernando Karadima, un ancien formateur charismatique de prêtres. Ce dernier a été reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d'avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990. Il a été contraint à se retirer pour une vie de pénitence.