Le pape François, en visite dimanche auprès de la communauté catholique Sant'Egidio qui fête cette année ses cinquante ans, l'a encouragée à "ouvrir de nouveaux corridors humanitaires" vers l'Italie et a dénoncé la peur des étrangers.
"Traverser les frontières et les murs". "Continuez à ouvrir de nouveaux corridors humanitaires pour les réfugiés de la guerre et de la faim. Les pauvres sont votre trésor", a souligné le pape, dans la basilique Sainte-Marie-du-Trastevere, sous les applaudissements des membres de cette communauté de laïcs, très active dans l'accueil des réfugiés et dans les médiations de paix dans des zones de guerre comme en Centrafrique. Le souverain pontife a loué sa "mission pour créer une société qui ne considère personne comme un étranger", sa "mission pour traverser les frontières et les murs", qu'il oppose à un monde aujourd'hui "habité par la peur".
"Une grande peur" face à la globalisation. Les dernières élections législatives italiennes ont vu une percée historique du mouvement antisystème M5S et de l'extrême droite, qui ont promis dans leurs programmes électoraux le rapatriement dans leurs pays des clandestins. "Notre époque fait l'expérience d'une grande peur face aux vastes contours de la globalisation. Et la peur se retourne souvent contre les personnes qui sont étrangères, différentes, pauvres, comme si elles étaient des ennemis", a noté gravement le pape, après avoir notamment écouté le témoignage d'un adolescent de Damas arrivé en Italie par un corridor humanitaire.
"Continuer à se rencontrer". "Alors on se défend contre ces personnes, pensant ainsi préserver ce que nous avons et ce que nous sommes", a-t-il constaté. Or pour lui, "l'avenir d'un monde global est de vivre ensemble". "Cet idéal requiert l'engagement de construire des ponts, tenir le dialogue ouvert, continuer à se rencontrer", a plaidé François. "Ce n'est pas seulement une question politique ou organisationnelle. Nous sommes tous appelés à changer notre cœur, à avoir un regard miséricordieux", a-t-il dit.