Le Parlement de Turquie a approuvé dimanche en première lecture une nouvelle Constitution renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
Soumise à référendum. Les parlementaires ont approuvé dans la soirée les deux dernières parties de la Constitution, avec la majorité des trois cinquièmes requise. Le parti de la Justice et du Développment (AKP) au pouvoir a recueilli les plus de 330 voix (soit une majorité des trois cinquièmes des voix) nécessaires pour l'adoption de la nouvelle Constitution afin qu'elle puisse être soumise à un référendum, probablement en avril. Le texte doit être soumis en deuxième et dernière lecture au Parlement à partir de mercredi. Les 18 articles de la nouvelle Constitution, qui vise à étendre les pouvoirs du président de la République, y seront de nouveaux débattus l'un après l'autre.
Une rixe la semaine dernière. La semaine dernière, une rixe avait éclaté au Parlement lors de l'examen du texte. Les députés en étaient venus aux mains dans la nuit de mercredi à jeudi et les médias turcs ont diffusé des images montrant certains élus distribuer des coups de poing à la volée ou jetant des chaises.
Une dérive autoritaire pour l'opposition. Ce projet de présidentialisation du système politique turc est rejeté par l'opposition qui dénonce une dérive autoritaire du président Erdogan, en particulier depuis la tentative de coup d'État du 15 juillet dernier et les vastes purges qui ont suivi. Il prévoit notamment :
- que le président ait le pouvoir de nommer ou de limoger les ministres
- que le poste de Premier ministre soit supprimé
- un poste de vice-président, ou éventuellement de plusieurs vice-présidents
- que les élections législatives et présidentielle se déroulent simultanément
- que la durée du mandat présidentiel soit fixée à cinq ans avec impossibilité d'exercer plus de deux mandats