Le Pentagone met fin à une politique d'aide à l'avortement pour ses militaires
Dans la continuité de la politique de Donald Trump, le ministère américain de la Défense a supprimé ce vendredi 31 janvier sa politique d'aide à l'avortement. Elle permettait aux militaires dans les Etats interdisant ou limitant le droit à l'avortement d'être prises en charge ailleurs.
Le Pentagone a discrètement supprimé un dispositif aidant ses militaires en poste dans les Etats où l'avortement est restreint ou illégal à voyager pour avoir accès à des soins de santé sexuelle et reproductive, a annoncé un responsable vendredi.
Invalidation du droit à l'avortement en juin 2022
Cette décision, entrée en vigueur cette semaine, sera intégrée dans la nouvelle version des règles de voyage pour les troupes armées et autres personnes voyageant aux frais du ministère de la Défense, prévue pour le 1er février. Elle n'a pas été rendue publique par le Pentagone.
En juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a invalidé le droit à l'avortement au niveau national, ce qui veut dire que les soldates stationnées dans des États qui restreignent ou interdisent la procédure doivent désormais prendre des congés et se rendre dans des Etats où il est légal de se faire avorter.
Le ministère de la Défense avait alors autorisé ses militaires à prendre des congés administratifs pour recevoir des "soins de santé sexuelle et reproductive" non couverts et mis en place des indemnités pour aider ces dernières à couvrir les frais de déplacement.
Cela avait suscité les foudres des républicains, notamment du sénateur Tommy Tuberville qui, en opposition à cette décision prise durant le mandat de Joe Biden, avait retardé les promotions de centaines de hauts gradés de l'armée.
Un coût inférieur à 45.000 dollars entre juin et décembre 2023
Le républicain s'est réjoui de la suppression de cette politique dans un post publié vendredi sur X, ajoutant que "l'argent des contribuables ne doit en aucun cas servir à financer des avortements".
Jeanne Shaheen, membre démocrate de la commission des forces armées du Sénat, a quant à elle déploré cette décision, expliquant sur X que la fin de cette politique "nuira à la santé et au bien-être de nos employées et ne contribuera pas à rendre notre armée davantage préparée". La sénatrice et vétéran Tammy Duckworth a critiqué Tommy Tuberville dans un message sur X.
"Vous avez pris en otage notre sécurité nationale et notre préparation militaire pendant neuf mois à cause de cette politique de compassion", a déclaré Tammy Duckworth, une autre démocrate membre de la commission des forces armées du Sénat, en référence au gel des promotions de hauts gradés initié par Tommy Tuberville.
Bien que cette politique ait été controversée, elle n'a été utilisée qu'un nombre limité de fois - 12 - pour un coût inférieur à 45.000 dollars entre juin et décembre 2023, la seule période pour laquelle les chiffres ont été rendus publics par le Pentagone.