Le "pire est devant nous" en Syrie, a estimé mardi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui se rendra "dans les prochains jours" à Moscou et à Téhéran pour parler de la situation dans le pays ravagé par près de sept ans de conflit.
Une situation aggravée du fait "d'une dimension régionale". "La situation en Syrie se dégrade considérablement, c'est vrai qu'à mon sens le pire est devant nous et que s'il n'y a pas d'élément nouveau, nous allons vers un cataclysme humanitaire", a-t-il dit à l'Assemblée nationale. "Cela est dû au fait que le processus politique est bloqué, que derrière le combat contre Daech (...) la guerre civile se poursuit, elle se poursuit dans la Ghouta est, dans la zone d'Idlib", a-t-il souligné. "Elle s'est en plus aggravée du fait d'une dimension désormais régionale : l'incursion des Turcs dans la zone d'Afrine, l'incursion iranienne au-dessus du territoire israélien. Tous les éléments sont réunis pour une aggravation de la situation".
"La situation se dégrade considérablement, et à mon sens, le pire est devant nous", @JY_LeDrian craint "un cataclysme humanitaire" en #Syrie#DirectAN#QAGpic.twitter.com/RlAuRcDYiA
— LCP (@LCP) 20 février 2018
"Il y a une urgence absolue". La France estime "indispensable que le Conseil de sécurité puisse permettre dès à présent une trêve humanitaire qui évite les risques les plus lourds" et juge nécessaire la reprise des négociations de Genève sous l'égide de l'Onu. "Constitution, élections, impartialité pendant la durée de la transition politique, inclusion des minorités, ces propositions ont été reprises par certains de nos partenaires qui devront être discutées avec tous les acteurs de la région", a souligné Jean-Yves Le Drian, confirmant qu'il se rendrait "dans les jours qui viennent" à Moscou et à Téhéran. "Il y a une urgence absolue".
Mardi, des combattants pro-Damas ont pénétré l'enclave d'Afrine
Des forces prorégime ont pénétré mardi l'enclave d'Afrine, région du nord-ouest de la Syrie où l'armée turque mène une offensive depuis un mois pour déloger une milice kurde, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon l'ONG, "des centaines de combattants ont été déployés dans la province".