Aux Etats-Unis, un livre intitulé Péril devrait faire l'effet d'une bombe. Dans ce livre écrit par Robert Costa et Bob Woodward, connu pour avoir révélé le scandale du Watergate, les deux journalistes révèlent que le chef d'Etat-Major américain, Mark Milley était très inquiet de la santé mentale de Donald Trump et aurait pris des mesures secrètes pour éviter une guerre nucléaire avec la Chine.
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Appel aux militaires chinois
Selon les deux journalistes, le chef d'Etat-Major américain, Mark Milley, a commencé par appeler son homologue chinois, le général Li, le 30 octobre, soit quelques jours avant le scrutin de présidentielle. "Je veux vous assurer que l’Etat américain est stable. Nous n’allons pas vous attaquer", lui a-t-il dit lors du premier coup de fil, selon ce livre basé sur les témoignages anonymes de 200 responsables américains.
Le général Milley a rappelé son homologue chinois deux mois plus tard, après l'assaut meurtrier contre le Congrès américain qui a fait vaciller la démocratie américaine et alors que Donald Trump contestait la victoire électorale de Joe Biden. "Tout va bien", lui a-t-il dit. "Mais la démocratie, c'est quelquefois brouillon".
La santé mentale "dégradée" de Trump
Par ailleurs, le général Milley a réuni l'Etat-Major pour souligner que, si Donald Trump ordonnait une frappe nucléaire, il devait en être informé d'abord. Il a demandé à tous les officiers réunis de confirmer qu'ils avaient bien compris, ajoutent les journalistes Woodward et Costa, selon lesquels il s'agissait d'un "serment". Le chef d'Etat-Major a également contacté la directrice de la CIA pour lui demander de surveiller le comportement du président.
Selon les deux journalistes, le chef d’Etat-major américain était également convaincu que l’état mental de Donald Trump s’était dégradé après sa défaite électorale. Mardi, l’ancien président a réagi sur la chaîne ultra-conservatrice Newsmax. "Si c’est vrai, ce qui est difficile à croire, c’est de la trahison. C’est la chose la plus ridicule que j’ai jamais entendue. Je n’ai jamais pensé à attaquer la Chine".
Abus de pouvoir ?
"Certains peuvent penser que Milley a outrepassé son autorité et s'est attribué des pouvoirs excessifs", écrivent les auteurs de Péril. Mais il était convaincu qu'il faisait ce qu'il fallait pour "qu'il n'y ait pas de rupture historique dans l'ordre international, de guerre accidentelle avec la Chine ou d'autres, et que l'arme nucléaire ne soit pas utilisée", ajoutent-ils. Pour le moment, pas de réaction du Pentagone ou de l’administration Biden. Péril sort lundi 20 septembre en librairie.