Le président argentin Javier Milei reçoit la nationalité italienne
Le gouvernement italien a accordé la nationalité italienne au président argentin ultralibéral Javier Milei, éligible en tant que descendant d'Italiens, a indiqué à l'AFP samedi une source proche du dossier.
Libertarien au look échevelé et à la personnalité de rock star, Javier Milei est à Rome pour rencontrer la Première ministre italienne Giorgia Meloni et participer à un festival organisé par son parti d'extrême droite, Fratelli d'Italia. Les deux dirigeants ont établi une étroite relation Le mois dernier, le président argentin a offert à Giorgia Meloni une statuette de lui-même brandissant une tronçonneuse - un clin l'œil à son geste caractéristique lors de sa campagne présidentielle, où il exhibait une tronçonneuse électrique lors de ses meetings.
Un acte de "discrimination intolérable"
La sœur de Milei, Karina, a également reçu la nationalité selon l'agence de presse ANSA, qui a précisé que les demandes avaient été traitées en urgence par Rome. Mais cette décision a suscité la colère de l'opposition qui fait campagne pour faciliter l'accès à la nationalité pour les enfants nés en Italie de parents étrangers. L'octroi de la nationalité à Milei est une "insulte" et un acte de "discrimination intolérable contre de nombreux jeunes qui ne l'obtiendront qu'après de nombreuses années, a déclaré Riccardo Magi, député du parti d'opposition Europa.
Les étrangers doivent actuellement vivre dix ans en Italie avant de pouvoir demander leur naturalisation, et les enfants nés en Italie de parents étrangers ne peuvent pas demander la nationalité avant l'âge de 18 ans. Les partis d'opposition et les organisations de défense des droits humains comme Oxfam souhaitent réduire la période de dix ans à cinq ans, afin d'aligner l'Italie sur des pays comme le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, mais la coalition dirigée par Giorgia Meloni s'oppose à un assouplissement des règles.
"Pour des millions d'Italiens sans nationalité, nés en Italie, qui ont grandi dans notre pays, qui ont étudié ici, qui travaillent ici, qui payent des impôts dans notre pays - contrairement au président Milei - obtenir la nationalité italienne est un parcours du combattant", a déclaré Riccardo Magi dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. "Ils devraient peut-être prendre une tronçonneuse, une vraie ou une fausse, et aller demander que la loi sur la nationalité soit modifiée", a-t-il ironisé.