Limitation des déplacements transfrontaliers, accélération de la vaccination, mise en place d'un certificat commun : les Vingt-Sept de l'UE tentent de coordonner leurs mesures contre la pandémie de Covid-19. Pour le moment, l'objectif que se fixent les dirigeants est d'avoir vacciné 70% de la population européenne d'ici à l'été. La question d'un éventuel "passeport vaccinal" est déjà mise sur la table par certains pays, mais Charles Michel, président du Conseil européen, juge cette discussion "prématurée".
"Pour l'instant, il faut d'abord travailler sur un certificat de vaccination qui soit reconnu à l'échelle européenne, voire mondiale", explique-t-il dimanche dans le "Grand Rendez-vous", sur Europe 1. Quant à savoir si ce certificat autoriserait ou non les voyages, il est trop tôt pour en débattre, dit-il.
La priorité pour Charles Michel est d'élaborer conjointement ces certificats, qui spécifieront la date de vaccination du patient ainsi que le type d'injection reçue. "La question de savoir comment l'utiliser est ensuite un débat à la fois politique et démocratique. Il ne faut pas aller trop vite", souligne Charles Michel. Les discussions des 27 se concentrent pour le moment sur la mise en place de normes communes pour ces certificats, afin d'en permettre une reconnaissance entre Etats membres.
"Est-ce juste d'interdire à 30% des Européens de voyager cet été ?"
D'autant que la question du passeport sanitaire divise. Si la Grèce et l'Italie notamment voudraient sauver leurs industries touristiques grâce à lui, l'idée suscite beaucoup de réticences. "Si on atteint notre objectif, cela voudra dire que 30% des adultes ne seront pas vaccinés cet été. Est-ce juste de faire du certificat un privilège et d'interdire aux autres de voyager ?", interroge Charles Michel.
Les discussions sont aussi jugées prématurées par plusieurs pays comme la France et l'Allemagne, en raison de la faible proportion de la population vaccinée et des incertitudes entourant encore l'effet du vaccin sur la transmission du virus.