Le prince Harry dénonce des «mensonges» et se dit soulagé de l'ouverture d'une enquête sur son ONG

Le prince Harry se dit "soulagé" après l'ouverture d'une enquête par la Charity Commission britannique sur l'ONG Sentebale, qu'il a fondée. Conflits internes et accusations de mauvaise gestion ont conduit à sa démission, ainsi qu'à celle de son cofondateur. L'enquête vise à clarifier les tensions et accusations de harcèlement.
Le prince Harry s'est dit "soulagé" jeudi de l'ouverture d'une enquête du régulateur britannique sur l'ONG Sentebale qu'il a fondée au Lesotho, mais quittée récemment en raison d'un conflit avec l'actuelle présidente, dont il a dénoncé les "mensonges". Le fils cadet du roi Charles III était, jusqu'à la semaine dernière, le parrain de cette association créée à la mémoire de sa mère, la princesse Diana, pour venir en aide à des jeunes rendus orphelins par l'épidémie de sida au Lesotho et au Botswana.
La semaine dernière, il a annoncé "le cœur lourd", qu'il renonçait à cette fonction, sur fond de conflit entre les membres du conseil d'administration, qui ont tous rendu leur démission, et leur présidente, Sophie Chandauka, nommée en 2023. "Au nom des anciens administrateurs et mécènes, nous partageons le même soulagement" d'apprendre que la Charity Commission britannique "mène une enquête approfondie" sur l'association Sentebale, a affirmé le duc de Sussex, qui a quitté l'ONG en même temps que son cofondateur, le prince Seeiso du Lesotho.
Le conflit entre le prince Harry et Sophie Chandauka, une avocate zimbabwéenne de 47 ans, s'est étalé dans la presse britannique ces derniers jours. Le ton est monté lorsqu'elle l'a accusé ce week-end de "harcèlement et d'intimidation". Tous les deux avaient annoncé avoir saisi la Charity Commission au sujet des désaccords internes à l'ONG, dont les contours restent encore flous. Le fils de Charles III a dit jeudi espérer que cette enquête révèle "la vérité sur ce qui (les) a collectivement contraint à démissionner", fustigeant les "mensonges flagrants" de la présidente.
Sophie Chandauka a, elle aussi, salué l'annonce du régulateur, à qui elle transmettra les conclusions d'"un examen de la gouvernance interne de l'association" mené par la direction l'an dernier. Les cinq administrateurs de l'ONG avaient réclamé le départ de Sophie Chandauka, qu'ils accusent de mauvaises gestions. Cette dernière a tenté de bloquer sa révocation en portant l'affaire devant la Haute Cour de Londres, ce qui a provoqué leur démission collective.
Graves accusations
Le rôle de parrain de Sentebale était l'un des rares engagements caritatifs que le prince Harry avait conservés après sa rupture explosive avec la monarchie britannique en 2020, son exil aux États-Unis et la perte de ses patronages royaux. Le duc de Sussex avait cofondé l'association au Lesotho, petit pays pauvre et enclavé dans l'Afrique du Sud, lorsqu'il était âgé de 21 ans. Sa volonté était de poursuivre le travail de sa défunte mère, la princesse Diana, très engagée dans la lutte contre le sida.
Son départ à contrecœur puis les graves accusations portées à son encontre sont un nouveau coup dur pour le fils cadet du roi Charles III. "Ce que le prince Harry voulait faire, c'était m'éjecter (...) Cela a duré des mois, sous forme d'intimidation, de harcèlement", a affirmé dimanche Sophie Chandauka aux télévisions britanniques, assurant "avoir des preuves à ce sujet".
La patronne de l'ONG a également assuré qu'il y existait une culture du "silence", les membres du conseil d'administration hésitant à s'exprimer contre le duc de Sussex ou à simplement parler de sujets qui fâchent. Elle cite, par exemple, la perte de nombreux donateurs, liée selon elle au départ du prince du Royaume-Uni avec sa femme Meghan. Lynda Chalker, qui a été membre du conseil d'administration de Sentebale pendant près de 20 ans, a quant à elle dénoncé dans le journal The Times le style "presque dictatorial" de Sophie Chandauka.
Ce même journal rapportait que l'ONG connaissait des difficultés depuis plusieurs mois. Son directeur général, Richard Miller, avait notamment démissionné en décembre. L'organisation basée au Royaume-Uni avait annoncé peu avant que ses opérations seraient transférées en Afrique australe, afin d'"implanter les postes de direction les plus importants" au plus près du terrain.