Harvey Weinstein, l'ex-producteur de cinéma déchu déjà poursuivi pour deux agressions sexuelles, est visé par deux nouvelles accusations. Lundi, devant un juge à New York, il a plaidé non coupable pour ces faits. Le bureau du procureur de Manhattan avait indiqué jeudi avoir obtenu un nouvel acte d'accusation dans cette affaire devenue emblématique du mouvement #MeToo, sans en divulguer la teneur.
Laisser à Weinstein le temps de préparer sa défense
Le début du procès de l'ancien magnat de Hollywood, prévu en septembre, a été reporté au 6 janvier 2020 pour donner du temps au cofondateur des studios Miramax et The Weinstein Company pour préparer sa défense. Interrogé par le juge James Burke lui demandant s'il voulait aller au procès, Harvey Weinstein a ri et répondu "pas vraiment".
L'ex-producteur de cinéma de 67 ans, qui a toujours assuré que ses relations sexuelles étaient consenties a déjà été accusé d'abus sexuels allant du harcèlement au viol par plus de 80 femmes, dont de nombreuses célébrités. Longtemps l'une des puissantes figures de Hollywood, il était jusqu'ici poursuivi seulement pour deux agressions présumées, une agression sexuelle en 2006 sur une assistante de production, et un viol en 2013 sur une femme restée anonyme. Or le nouvel acte d'accusation inclurait le témoignage de l'actrice Annabella Sciorra, connue pour la série "Les Soprano", selon certains médias américains.
Une actrice des "Soprano" accuse Weinstein
Dès octobre 2017, dans un article du New Yorker qui avait contribué à déclencher le mouvement #MeToo, elle accusait Weinstein de l'avoir violée en 1993, chez elle à Manhattan. Annabella Sciorra aurait cependant contacté le procureur trop tard pour que ses allégations (trop anciennes pour être formellement poursuivies) figurent dans l'acte d'accusation précédent, expliquait la procureure chargée du dossier dans une lettre au juge citée par le New York Times. La procureure avait néanmoins demandé au juge à pouvoir faire témoigner Annabella Sciorra comme témoin au procès.
Le juge, James Burke, a refusé dans un premier temps, au motif que l'actrice n'avait pas témoigné préalablement devant un grand jury, comme le veut la procédure américaine. La procureure espèrerait donc, avec le nouvel acte d'accusation, obtenir un feu vert au témoignage d'Annabella Sciorra.