Geste politique ou acte d'un tireur fou ? La police travaille sur les deux hypothèses, après l'homicide de la députée pro-européenne travailliste Jo Cox. Jour après jour, des informations viennent en tout cas nourrir le profil psychologique du tueur, Thomas Mair, inculpé samedi pour assassinat.
"Troubles obsessionnels compulsifs". Dans son quartier, en périphérie de Leeds, l'homme est décrit comme quelqu'un de renfermé, un peu sauvage, mais surtout malade : "il semblait calme, il ne buvait pas, il ne prenait pas de drogues, mais je crois qu'il souffrait de troubles obsessionnels compulsifs, il était obsédé par son hygiène. Je ne l'ai jamais vu énervé, et il ne parlait jamais de politique", raconte son ami d'enfance, Evan, qui vit à deux rues de chez lui, depuis 40 ans.
"Les Pakis dehors !". La bizarrerie du tueur avait été relevée par ceux qui le fréquentaient. Andrew est un voisin, dont le fils a été en classe avec Thomas Mair : "A l'époque, c'était déjà un gosse étrange. Mon fils n'a pas été surpris". Car si, en apparence, il était calme, l'homme pouvait aussi se montrer agressif : "il criait sur nous en disant 'Les Pakis dehors', il ne les aimait pas. J'avais un ami musulman à qui il disait ça", explique un jeune qui passait tous les jours dans la petite allée qui borde le pavillon de Thomas Mair. Un autre copain de la bande explique : "il n'aimait pas trop parler aux autres, il détestait qu'on passe près de chez lui. Dans ces cas-là, il hurlait".
Neo-nazisme et apartheid. Thomas Mair est donc un homme imprévisible, qui serait proche des milieux d'extrême droite. Les enquêteurs ont découvert chez lui des livres de propagande néo-nazi, des revues prônant l'apartheid et des manuels pour fabriquer des armes. La campagne pour le référendum a été suspendue jusqu'à dimanche.