Un soldat israélien accusé d'avoir achevé un assaillant palestinien blessé en Cisjordanie occupée a été inculpé lundi d'homicide par la justice militaire et non pour le crime plus grave d'assassinat, une affaire qui a soulevé un vif débat en Israël.
Coup de feu fatal. Le sergent était accusé d'avoir achevé d'une balle dans la tête, le 24 mars, un Palestinien blessé et à terre qui avait auparavant attaqué des soldats israéliens au couteau à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Une autopsie a établi que le coup de feu tiré par le soldat avait été fatal à l'assaillant palestinien de 21 ans. Les faits ont été documentés par une vidéo qui s'est propagée sur les réseaux sociaux. Le Palestinien ne semblait plus représenter le moindre danger pour les soldats et les infirmiers alentour.
"Sans justification opérationnelle". Le soldat, un Franco-Israélien de 19 ans, a été inculpé pour avoir enfreint les consignes de tirs en ouvrant le feu "sans justification opérationnelle alors que le terroriste était blessé à terre et ne présentait aucun danger", indique l'acte d'accusation auquel l'AFP a eu accès. "Par ses actes, l'accusé a causé la mort, de façon illégale, du terroriste Abdel Charif", ajoute-t-on.
Confiné à sa base. Le nom du soldat, Elor Azria, a été révélé pour la première fois lundi après la levée de la censure sur son identité. Le soldat a été également inculpé de comportement indigne pour son rang et sa position dans l'armée. Elor Azria avait d'abord été détenu dans une prison militaire mais la justice militaire a ensuite ordonné qu'il soit transféré à sa base et qu'il y soit confiné. Il bénéficiera d'une autorisation de sortie de prison vendredi soir pour une nuit afin qu'il puisse célébrer en famille le début de Pessah, la Pâque juive.
Débat en Israël. L'avocat de la défense Ilan Katz a estimé que le tribunal allait le libérer car il a "agi comme on peut s'attendre de la part d'un soldat (...) quand il voit un terroriste qui peut être un kamikaze". Le cas du soldat divise profondément les Israéliens, entre ceux qui plaident pour le respect par l'armée de valeurs éthiques comme l'usage proportionnel de la force et ceux qui au contraire défendent le militaire en invoquant la multiplication des attaques palestiniennes.
232 morts depuis octobre. Depuis le 1er octobre, les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont en proie à une vague de violences qui a coûté la vie à au moins 200 Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Moshé Yaalon avaient réprouvé l'acte du soldat.