Donald Trump pourrait être acquitté dès samedi à l'issue d'un procès mené tambour battant dans l'enceinte du Congrès, là même où ses partisans avaient semé la violence et le chaos le 6 janvier. Les sénateurs, à la fois témoins, juges et jurés, pourraient rendre dès samedi le verdict, un mois jour pour jour après la mise en accusation de Donald Trump pour "incitation à l'insurrection".
Mercredi et jeudi, les élus de la Chambre des représentants, chargés de porter l'accusation contre l'ancien magnat de l'immobilier, ont déroulé un exposé implacable des faits. Mêlant vidéos choc des violences et extraits choisis des diatribes présidentielles, ils ont accusé Donald Trump d'avoir renoncé à son rôle de "commandant-en-chef" pour se glisser dans les habits d'"incitateur-en-chef".
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"Prétendre que Donald Trump a souhaité, désiré ou encouragé la violence est un mensonge absurde, monstrueux"
Vendredi, les avocats du 45e président des Etats-Unis ont contre-attaqué dans un argumentaire concis - trois heures - et musclé. Selon eux, l'attaque était "horrible" mais le procès est "injuste." "Prétendre que Donald Trump a souhaité, désiré ou encouragé la violence est un mensonge absurde, monstrueux", ont avancé les avocats, "car l'ancien président était celui de la loi et l'ordre."
Pour eux, les propos de Donald Trump sur le prétendu vol des élections sont protégés par le premier amendement de la Constitution sur la liberté d'expression. La défense a également diffusé un montage vidéo pour montrer que les démocrates emploient eux aussi des métaphores guerrières dans leur discours. Des vidéos sorties de leur contexte, mais qui permettent aux avocats de dénoncer "un procès politique guidé par la haine."
La défense a également jugé "absurde" de lier les violences au discours du 6 janvier, soulignant que Donald Trump avait appelé ses partisans à marcher "de manière pacifique et patriote" sur le Capitole. "Ce procès va bien au-delà du président Trump. Il vise à réduire au silence un discours que la majorité n'approuve pas", explique le chef de la défense de l'ancien président.
Pour condamner Donald Trump, 17 sénateurs républicains doivent voter avec les démocrates
En adoptant une telle stratégie, les avocats espèrent ainsi conserver l'unité du camp républicain. Il faudrait que 17 sénateurs républicains votent aux côtés de la totalité des démocrates pour condamner Donald Trump. Mardi, un premier vote à l'ouverture du procès a esquissé les rapports de force : 56 élus, dont six républicains, avaient jugé le procès conforme à la Constitution, même si Donald Trump a quitté la Maison-Blanche.