Législatives en France : la victoire du RN «ne peut laisser personne indifférent», dit Berlin

© Monika Skolimowska / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
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avec AFP
La cheffe de la diplomatie allemande a estimé lundi que la victoire du parti d'extrême droite, le Rassemblement national, au premier tour des législatives en France ne pouvait pas laisser "indifférent".

"L'Allemagne et la France portent une responsabilité particulière pour notre Europe commune", a souligné Annalena Baerbock lors d'une conférence de presse avec son homologue lettonne et "personne ne peut rester indifférent (...) si chez notre tout proche partenaire et meilleur ami, un parti qui voit dans l'Europe le problème et non la solution arrive largement en tête".

Sans vouloir commenter officiellement le résultat, le porte-parole d'Olaf Scholz a exprimé l'espoir que la coopération entre les deux pays se poursuive. "Nous travaillons en étroite collaboration et en toute confiance avec la France, notre principal partenaire en Europe", a déclaré Steffen Hebestreit lors d'une conférence de presse régulière, ajoutant : "et nous voulons que cela reste ainsi".

"La France est le cœur de l'Europe unie"

Plusieurs députés ont fait part de leur inquiétude, à l'instar de l'écologiste Anton Hofreiter. "L'extrême droite a obtenu un tiers des voix", a-t-il déclaré à l'AFP. "C'est effrayant", a-t-il dit, "mais ce n'est pas une majorité". Le secrétaire général de la CDU, Carsten Linnemann, a déclaré que la réorganisation du pouvoir politique à Paris allait "changer fondamentalement" les relations avec l'Allemagne et "peser très lourd".

Si le Rassemblement national, arrivé largement en tête du premier tour des législatives avec un score de 33,1% des suffrages, devait prendre le pouvoir, cela aurait également des conséquences dramatiques pour l'Allemagne, a renchéri le social-démocrate Michael Roth, chef de la commission des Affaires étrangères au Bundestag.

 

"La France est le cœur de l'Europe unie. Si ce cœur ne bat plus avec force, l'UE risque l'infarctus", a-t-il dit à Politico. Les parlementaires des partis de la coalition gouvernementale formée par les sociaux-démocrates du chancelier, les Verts et les libéraux du FDP, de même que l'opposition conservatrice, ont pointé la responsabilité d'Emmanuel Macron, qui avait convoqué des nouvelles élections il y a trois semaines après la défaite de son camp au scrutin européen.

"Je pense que le comportement du président français était imprudent", a déclaré le secrétaire général du FDP Bijan Djir-Sarai. La co-cheffe des Verts, Ricarda Lang a estimé également auprès de Politico que le chef de l'Etat français avait "plutôt contribué à un renforcement de l'extrême droite".