La coalition au pouvoir en Irlande, composée du Fine Gael (centre droit) et du Parti travailliste, est arrivée en tête des élections législatives. Mais elle ne parvient pas à conserver sa majorité au parlement, selon les résultats définitifs publiés jeudi.
Un désaveu pour le Premier ministre. A l'issue du scrutin organisé vendredi dernier, le Fine Gael du Premier ministre Enda Kenny obtient 50 des 158 sièges au parlement, contre 76 lors du précédent scrutin, en 2011. Le Labour, autre composante de la coalition gouvernementale, s'est effondré, passant de 37 députés à 7. Même en cumulant leurs scores, les deux partis restent donc bien en deçà des 80 députés nécessaires pour pouvoir former une majorité absolue et constituer un gouvernement stable. Ce résultat constitue un désaveu pour la coalition dirigée par Enda Kenny, qui paie le prix de sa politique d'austérité.
Le Sinn Fein en progression. Le Fianna Fail (centre droit), l'autre grand parti de ce pays de 4,6 millions d'habitants, arrive en deuxième position des législatives avec 44 sièges, contre 20 en 2011. Le Sinn Fein (gauche nationaliste), ex-vitrine politique de l'IRA (Armée républicaine irlandaise), progresse également nettement et devient la troisième force au parlement avec 23 sièges, soit 9 de plus qu'en 2011, confirmant son ancrage dans le paysage politique irlandais.
Incertitude. L'absence de vainqueur net plonge le pays dans l'incertitude et ouvre la voie à des tractations entre les différentes formations politiques en vue de la formation d'un gouvernement, qui pourraient prendre des semaines. L'un des scénarios possibles verrait un rapprochement inédit entre les deux rivaux, Fine Gael et Fianna Fail, qui se succèdent au pouvoir depuis 1932. Mais les analystes envisagent aussi la tenue de nouvelles élections ou un gouvernement de minorité du Fine Gael soutenu ponctuellement par le Fianna Fail.