La structure du groupe djihadiste État islamique (EI) qui avait conçu les attentats de Paris de novembre 2015 avait planifié de mener des attaques similaires à Barcelone deux mois auparavant, affirment deux chercheurs espagnols du think-tank Real Instituto Elcano. Le rapport se base sur une série d'entretiens avec des responsables policiers et des services secrets ainsi que des documents judiciaires.
Une autre cellule. Dans un rapport publié en janvier dans la revue américaine CTC Sentinel, Fernando Reinares et Carola García-Calvo - chercheurs de cet institut dont le siège est à Madrid - écrivent que les attentats devaient se produire en septembre 2015 dans la deuxième ville d'Espagne, Barcelone. Cependant, ils estiment que ce réseau n'était pas lié à la cellule qui a finalement commis les attentats d'août 2017 en Catalogne, qui ont fait 16 morts à Barcelone et dans la localité de Cambrils.
Lié à Abdelhamid Abaaoud. Pendant les préparatifs de 2015, l'homme-clef était le Marocain Abdeljalil Ait el-Kaid, affirment les chercheurs. Il résidait dans la localité espagnole de Torrevieja (province d'Alicante, sud-est) jusqu'à ce qu'en septembre 2014 il rejoigne le groupe EI en Syrie. En Syrie, el-Kaid était entré en contact avec le cercle d'Abdelhamid Abaaoud, djihadiste belge de la cellule ayant commis les attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris.
Selon les auteurs, El-Kaid avait pour mission de préparer des attentats à Barcelone mais grâce à la vigilance des autorités espagnoles, il avait été arrêté en juin 2015 à Varsovie et transféré le mois suivant en Espagne où il a été emprisonné et accusé de terrorisme.
Un déroulement proche de celui des attaques de Paris. Le réseau avait l'intention de frapper Barcelone "de manière similaire à ce qui a été commis plus tard à Paris et devait impliquer des effectifs de France et de Belgique, avec lesquels el-Kaid devait entrer en contact". "De même que pour les attaques de Paris, le plan de Barcelone prévoyait d'opérer avec des fusils Kalachnikov et des bombes dans différents centres de grande affluence, tels que des salles de concert, des quartiers de bars et des événements sportifs".
Une direction francophone particulièrement active. Pour les auteurs de l'article, tout cela conduit à penser que "la direction francophone des combattants étrangers de l'État islamique était la plus activement impliquée dans les opérations extérieures". Le rapport insiste sur l'idée que "jusqu'à présent, ne sont pas apparues de preuves que la cellule de Barcelone aurait été en contact avec un 'cybercoach' de l'État islamique en Syrie, en Irak ou dans d'autres lieux".