Quelque 75 pays et territoires, soit un tiers du globe, ont été touchés en 2023 par l'utilisation d'armes explosives, causant un niveau de dégâts "sans précédent" sur les infrastructures civiles et les populations, selon un rapport annuel de Handicap International publié lundi. Le nombre de civils tués est en hausse de 122% par rapport à 2022, selon le rapport, qui recense également une très forte hausse des attaques contre les infrastructures de santé (763 incidents, +12% en 2023), d'éducation (+80%) ou d'aide humanitaire.
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La guerre à Gaza, où l'armée israélienne mène depuis six mois une offensive en réponse à l'attaque sans précédent du Hamas palestinien le 7 octobre, pèse lourd dans l'augmentation des chiffres, relève le rapport, reprenant des données de la Banque mondiale selon lesquelles plus de 60% des logements ont été détruits ou endommagés dans le territoire palestinien, l'un des plus densément peuplés au monde.
Neuf pays particulièrement affectés
Neuf pays ou territoires sont particulièrement affectés, selon Handicap International : Liban, Myanmar, Pakistan, Palestine, Somalie, Soudan, Syrie, Ukraine, Yemen. "L'utilisation des armes explosives en milieu urbain a des conséquences absolument dévastatrices pour les civils", souligne à l'AFP Gilles Lordet, responsable communication plaidoyer de Handicap International. Outre les morts, "ils provoquent des déplacements massifs de population et ont des conséquences à long terme comme la contamination des sols" par des mines ou des engins non explosés, relève-t-il. Le rapport relève que les civils représentent 90% des victimes des armes explosives utilisées dans les villes.
La publication du rapport intervient alors que s'ouvre lundi et pour trois jours à Oslo une réunion internationale pour discuter de la mise en œuvre d'une déclaration politique de 2022 visant à mieux protéger les civils contre l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées, signée par 86 pays. Vingt-huit d'entre eux font partie des pays touchés par l'utilisation d'armes explosives, relève Handicap International.
Israël ou la Russie ne sont pas signataires de la déclaration de 2022. "Les États doivent immédiatement mettre en œuvre l'accord international visant à protéger les civils des conséquences de l'utilisation des armes explosives. Ils doivent mettre en place des politiques concrètes pour atténuer les souffrances humanitaires causées par les bombardements et les pilonnages sur les villes", déclare Alma Taslidzan, responsable plaidoyer chez Handicap International, citée dans le rapport.