C’est une première depuis l’abdication du prince Edward en 1936 ! Le prince Harry et son épouse Meghan ont décidé de renoncer à leur rôle de premier plan au sein de la famille royale britannique pour s'installer une partie de l'année en Amérique du Nord, une décision choc qui a offusqué le palais de Buckingham. Cette annonce du duc - sixième dans l'ordre de succession au trône - et de la duchesse de Sussex, qui évoquaient ouvertement leur difficulté à vivre la pression médiatique, intervient après une année de crises pour les Windsor.
"Nous avons l'intention de renoncer au rôle de membres 'senior' de la famille royale et de travailler pour devenir financièrement indépendants, tout en continuant à soutenir la reine", ont annoncé mercredi dans un communiqué le petit-fils d'Elizabeth II et son épouse. "Nous prévoyons désormais de partager notre temps entre le Royaume-Uni et l'Amérique du Nord", ont-ils ajouté, disant vouloir fonder une organisation caritative et assurant avoir pris cette décision "après de nombreux mois de réflexion".
"Ce sont des questions compliquées", a réagi la reine Elizabeth II
Cette décision a pris par surprise la famille royale, qui espérait pouvoir entamer 2020 sous de meilleurs auspices après, du propre aveu de la reine, une année "semée d'embûches": elle a été confrontée à l'irruption du nom du prince Andrew dans l'affaire du pédophile américain Jeffrey Epstein et à un accident de la route causé par le prince Philip, le mari de la souveraine, de santé fragile.
"Les discussions avec le duc et la duchesse de Sussex sont à un stade précoce. Nous comprenons leur désir de prendre une autre voie, mais ce sont des questions compliquées qui prennent du temps à régler", a-t-elle recadré dans un communiqué transmis par le palais de Buckingham.
Elizabeth II, 93 ans, reconnaît ainsi avoir été prise de court par la diffusion du message explosif du couple, qui venait de rentrer d'un séjour de plusieurs semaines au Canada. Ils y ont fêté Noël avec leur fils Archie, né le 6 mai 2019, un an après leur mariage fastueux retransmis par les télévisions du monde entier.
Les Britanniques conquis...
Dans les rues de Londres, les Britanniques sont séduits et encouragent le couple à suivre cette voie. Éduquer leur fils Archie loin des yeux du public, entre le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, voilà le projet d’Harry et de Meghan. Ian, jeune papa, est conquis : "Je trouve que c’est courageux de leur part. Je comprends totalement. C’est déjà assez dur d’être parents sans avoir tout le monde qui vous observe et juge tout ce que vous faites !"
Parce que le couple remplit constamment les pages des magazines depuis son mariage, surtout avec la naissance d’Archie l’année dernière, Meghan avait déjà dit trouver toute cette attention difficile à gérer. Cassie, une fan de la princesse, comprend sa décision : "Je ne sais pas si c’est sa couleur de peau, d’où elle vient, ou parce que c’est une actrice, mais elle a été beaucoup attaquée. J’espère qu’elle va pouvoir redevenir actrice ou faire ce qu’elle veut".
Harry et Meghan, un prince et une princesse qui veulent gagner leur vie comme tout le monde. Pour Mary, rien d’anormal. Ils sont justes modernes : "J’aurais beaucoup plus de respect pour ça que s’ils vivaient avec l’argent de l’Etat. Tant qu’ils continuent leur travail associatif, ça ne peut qu'être une bonne chose !".
... et les tabloïds acerbes
De leur côté, les tabloïds jugent cette annonce d'éloignement plutôt négativement. "Ils ne l'ont même pas dit à la reine", s'est offusqué le tabloïd Daily Mirror, y voyant une décision "égoïste" du prince Harry. Le Sun évoque un "Megxit" - jeu de mots sur le Brexit - et le Times titre sur la "division" au sein de la famille royale. La BBC rapporte que le palais était "blessé" par ce développement inattendu.
"Harry et Meghan semblent avoir l'habitude de faire les choses sans que personne ne sache ce qui va se passer", ce qui est "la mauvaise façon" de faire, a commenté l'ancien secrétaire de presse de la reine, Dickie Arbiter, sur la télévision Sky News.
"La reine va être totalement dévastée par cela", estime un autre spécialiste des affaires royales, le journaliste et auteur Phil Dampier, cité par le Telegraph. "C'est la dernière chose dont elle a besoin". "Elle a beaucoup d'affection pour Harry, mais de quelque manière qu'on veuille présenter l'affaire, ce qui se passe, c'est qu'Harry et Meghan se retirent de leurs obligations et se défilent".