Dans les écoles françaises, les élèves ukrainiens prennent leurs marques. La grande majorité d’entre eux ne parlent ni anglais, ni français, mais montrent une aisance particulière en mathématiques. Une facilité de calcul et de compréhension que certains professeurs ont remarqué. Au collège François Villon, dans le 14e arrondissement de Paris, quatre Ukrainiens qui ont fui la guerre ont été accueillis dans une classe UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants), avec d’autres écoliers étrangers pour reprendre les bases.
Des facilités en mathématiques
Au programme du jour : un cours de calcul avec la professeure de mathématiques Gaëlle Mirabel. "On va faire une soustraction. Du coup, ça fait combien là ?", interroge-t-elle au début de la leçon. Sans hésiter, Angélina, 14 ans, réfugiée ukrainienne et originaire de la ville de Khmelnytskyï à l’ouest de Kiev, lève la main pour venir répondre, sans hésiter. "0,7", dit-elle simplement à l’enseignante qui insiste pour la reprendre : "On dit 0 virgule 7." Chez l’élève, elle remarque déjà des automatismes : "Elle écrit directement +2,5, alors que les autres élèves ont encore besoin d’écrire deux fois +. Mais voilà, elle fait aussi des multiplications et des divisions. Pour 80 % des autres, ce n'est pas la peine."
"Les exercices sont beaucoup plus faciles qu’en Ukraine"
Comme les 17 élèves étrangers de cette classe adaptée avec des cours sur-mesure, Angelina ne parle pas encore très bien français, mais en mathématiques, elle a déjà un train d’avance : "Les exercices sont beaucoup plus faciles ici qu'ils ne l'étaient en Ukraine. On apprend plus vite à résoudre des problèmes. J'ai étudié ces exercices, il y a longtemps. On s'entraîne différemment, mais ça ne me dérange pas."
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Elle aide même spontanément ses voisins, confie Gaëlle Mirabel : "Marius depuis qu’il est à côté d’Angélina, il est bien meilleur en math, il a beaucoup progressé !". De la même manière, Paulina, 11 ans, arrivée de Kiev il y a un mois avec sa famille, termine rapidement les exercices et la professeure, attentive, vient corriger sa copie qui comporte également peu d’erreurs. Si ces deux Ukrainiennes marmonnent déjà les chiffres de un à dix en français, il leur faudra encore travailler la langue pour être suffisamment à l’aise et rejoindre pour de bon les cours de mathématiques, en même temps que les élèves français.
300 Ukrainiens scolarisés à Paris
Comme elles, depuis le début du conflit, plus de 300 élèves ont été reçus dans des primaires, collèges et lycées de Paris, selon le Rectorat. Une centaine de dossiers sont en cours de traitement. Le numéro spécial 0 800 200 146 a d’ailleurs été mis en place pour que les parents réfugiés puissent placer leurs enfants dans un établissement.