Les Etats-Unis "ont donné le feu vert à l'utilisation de missiles à longue portée", a déclaré ce responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Le président Joe Biden accède ainsi à une demande de longue date de Kiev peu avant son départ de la Maison Blanche et le retour de Donald Trump, très critique sur l'aide américaine à l'Ukraine.
Les missiles devraient initialement être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où ont été déployés des soldats nord-coréens en appui des troupes russes, selon notamment le New York Times, qui cite des responsables américains s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
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"Attendue depuis longtemps"
L'Ukraine n'a eu de cesse de réclamer à ses alliés occidentaux l'autorisation de frapper le territoire russe en profondeur avec des missiles à longue portée. Mais plusieurs pays, dont les Etats-Unis, se refusaient jusque-là à donner un tel feu vert, par crainte d'une escalade avec Moscou. Le président russe, Vladimir Poutine, avait prévenu qu'une telle décision signifierait que "les pays de l'Otan sont en guerre contre la Russie". Pour Xavier Tytelman, expert militaire qui suit de près la guerre en Ukraine, cette décision américaine, "attendue depuis longtemps", aura une importance dans la suite du conflit.
"Au mois de mai dernier, quand finalement les Ukrainiens avaient eu le droit d'utiliser les armes fournies par leurs alliés sur le territoire russe, l'offensive de Kharkiv s'était effondrée. Et là, c'est exactement la même chose qu'ils espèrent obtenir. C'est-à-dire que toutes les bases d'où partent des missiles, d'où partent les hélicoptères, des dépôts de munitions, des pièces d'artillerie qui sont juste de l'autre côté de la frontière... Tout ça, va pouvoir être frappé. Évidemment, ça aura un impact important sur la logistique de la part de la Russie, mais également pour la destruction du potentiel qui bombarde tous les jours l'Ukraine", a-t-il précisé sur Europe 1.
Dans sa campagne pour revenir à la Maison Blanche, Donald Trump s'est montré peu avare de critiques contre les dizaines de milliards de dollars débloqués pour l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022. Le président élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis de régler ce conflit "en 24 heures", sans jamais expliquer comment. L'Ukraine craint un affaiblissement du soutien américain, au moment où ses troupes sont en difficulté sur le front, ou qu'un accord impliquant des concessions territoriales à la Russie ne lui soit imposé.