La Cour suprême de Gibraltar a autorisé jeudi le pétrolier iranien arraisonné début juillet à quitter le territoire britannique malgré la demande américaine de prolonger l'immobilisation du navire, soupçonné de vouloir livrer sa cargaison à la Syrie.
Washington voulait bloquer le pétrolier
L'Iran a garanti par écrit que la cargaison du Grace 1 n'était pas destinée à la Syrie, frappée par un embargo de l'Union européenne, et Gibraltar a donc demandé à la Cour de lever l'immobilisation. Le président de la Cour, le juge Anthony Dudley, a en revanche déclaré qu'il n'avait pas été saisi par écrit d'une demande américaine de prolonger l'immobilisation du pétrolier, annoncée dans la matinée par le ministère public de Gibraltar. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a réagi et affirme que l'acte de "piraterie" américain a échoué.
Alors qu'un accord entre Londres et Téhéran semblait à portée de main, Washington avait déposé dans la nuit de mercredi à jeudi une demande d'entraide judiciaire pour que le navire soit saisi, a expliqué jeudi matin l'avocat du ministère public Joseph Triay devant la Cour suprême du territoire britannique.
Le Grace 1 arraisonné le 4 juillet
Le Grace 1, chargé de 2,1 millions de barils de pétrole, a été arraisonné le 4 juillet par la police de Gibraltar et les forces spéciales britanniques, provoquant une crise diplomatique entre Téhéran et Londres.
Téhéran assure que le pétrolier naviguait dans les eaux internationales et accuse le Royaume-Uni de "piraterie", réclamant depuis le début que les Britanniques le laissent repartir. Le 19 juillet, l'Iran a immobilisé dans le détroit d'Ormuz un pétrolier britannique, le Stena Impero, soupçonné de "non-respect du code maritime international".