Les États-Unis doivent impérativement construire quatre nouveaux navires brise-glace pour mieux défendre leurs intérêts stratégiques et économiques dans les régions polaires, bouleversées par la fonte accélérée des glaces en raison du réchauffement climatique, a conclu un rapport officiel publié mardi.
Un seul navire en fonctionnement. Le Congrès, inquiet de la faiblesse de la flotte de brise-glace, avait requis ce rapport sponsorisé par les garde-côtes américains. Les États-Unis ne comptent actuellement que trois de ces navires dont un est hors d'état de fonctionnement et un autre conçu seulement pour la recherche scientifique. Quant au troisième, il est proche de la fin de sa période normale d'exploitation. Le coût de construction des nouveaux brise-glace est estimé à 791 millions chacun, précise le rapport des Académies nationales des Sciences, d'ingénierie et de médecine.
Des intérêts grandissants dans les zones recouvertes de glace. "Pendant plus de trente ans, des études ont montré la nécessité pour les États-Unis de se doter d'un plus grand nombre de brise-glace pour maintenir leur présence, leur souveraineté, leur prééminence et leur capacité de recherche dans les régions polaires, mais le pays n'a pas fait les investissements nécessaires", a déploré Richard West, contre-amiral retraité de la marine américaine qui a présidé la commission chargée du rapport.
"Les États-Unis sont de ce fait mal équipés pour protéger leurs intérêts pendant que d'autres nations mobilisent des ressources pour accroître leur accès à des régions recouvertes de glaces", a-t-il dit, pointant le réchauffement climatique et les bouleversements environnementaux qui en résultent dans l'Arctique et l'Antarctique.
Trois navires pour l'Arctique et un en Antarctique. Dans l'Antarctique, les États-Unis maintiennent trois centres de recherche fonctionnant toute l'année et vérifient le respect des obligations de traités internationaux, deux types de missions qui nécessitent un brise-glace en permanence. Le rapport recommande ainsi que trois des nouveaux engins soient affectés dans l'Arctique et un dans l'Antarctique. Les auteurs préconisent d'en commencer la construction en 2019. Le premier serait livré en 2024 et le deuxième en 2025.
Une rivalité avec la Russie. Ces dernières années la Russie a accru sa présence dans l'Arctique, profitant de la fonte des glaces pour ouvrir de nouvelles voies maritimes et accéder aux réserves polaires d'hydrocarbure et de minéraux. Plus de 20% des réserves mondiales d'hydrocarbures se trouveraient dans l'Arctique, selon l'Institut américain de géophysique (USGS).
En 2016, la Russie a lancé la construction d'un nouveau brise-glace à propulsion nucléaire présenté comme le plus puissant au monde dans sa catégorie. Il sera notamment utilisé pour transporter le gaz naturel liquéfié à partir de son terminal arctique.